Mawazine 2015 met la musique marocaine à l'honneur

Maâlem Mahmoud Guinéa, l'un des maître de la musique Gnaoua. Ici, en bonne fusion. 

Maâlem Mahmoud Guinéa, l'un des maître de la musique Gnaoua. Ici, en bonne fusion.  . dr

Des hallalis enfiévrés des Abidates R’ma à l’envoûtement de la transe gnaouie, en passant par la chanson hassanie, Mawazine 2015 propose un beau patchwork de musiques marocaines.

Le 06/04/2015 à 16h15

Un florilège de belles pages du répertoire musical national sera déplié pour le plus grand bonheur des mélomanes, à partir du 29 mai prochain sur la rive droite de l’estuaire du Bouregreg, à Salé. Le «la» sera donné par Khansa Batma, fille du pilier regretté de Lemchaheb, Mohamed Batma, et Oum, cette artiste à la voix groovy et au look riche en couleurs locales.

L’une et l’autre se succéderont, vendredi 29 mai, sur la scène salétine, et alterneront des succès où souvent viennent se tutoyer, dans une parfaite symbiose, rythmes de l’Occident et de l’Orient.

Khansa Batma, née et éduquée à l’amour de la musique engagée des Lemchaheb, ou encore Nass El Ghiwane, ne s’est pas contentée de ce statut de simple dépositaire du legs de son père et de son oncle regretté, Larbi Batma. Après avoir puisé dans ce répertoire de la chanson populaire engagée, elle fera route à part et se lancera dans le style pop-rock mixant les sons de l’Occident et de l’Orient, explique un communiqué de l’Association Maroc-Cultures, organisatrice de cet événement.

Oum, quant à elle, s’est distinguée par cet heureux mariage entre styles gnawi, hassani, jazz et soul, avec en prime ses parures et ses habits enracinés dans la pure tradition vestimentaire amazighe marocaine.

Dans ce même esprit, un rendez-vous tant attendu avec ce chanteur de l’Atlas, Mustapha Oumguil, est prévue dimanche 31 mai sur la même scène de Salé. Cet artiste, dont la voix semble surgir du fond des monts du Moyen-Atlas, est présent sur la scène musicale marocaine depuis plus de vingt ans et il est considéré comme une valeur sûre de la chanson amazighe.

Le 1er juin, c’est avec le célèbre groupe Siham que les festivaliers auront rendez-vous. Ce groupe a marqué de ses profondes empreintes la chanson marocaine engagée. Créé en 1979, il fêtera, à l’occasion de ce concert, son 34ème anniversaire, en offrant un mélange savant entre «rythmes traditionnels du royaume et des sonorités plus modernes avec une empreinte créative et innovante », annonce l’Association Maroc-Cultures.

Le même jour, le public aura l’occasion de vibrer aux rythmes de chasse qui seront présentés par les Abidate R’ma de Khouribga, en compagnie du chanteur et bassiste Issam Kamal, ex-leader du groupe Mazagan.

Le tout sera couronné, le 2 juin, par une soirée de transe avec Lamaâlem Guinéa, l’un des grands maîtres de la musique gnaoua au Maroc. L’occasion de redécouvrir les métissages musicaux étonnants que ce grand maître fait entre la musique gnaouie et des rythmes puisés dans le répertoire du guitariste mexicain Carlos Santana.

Une véritable cure de jouvence…

Par Ziad Alami
Le 06/04/2015 à 16h15