2014: Recul des ventes d’alcool

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Revue de presseKiosque360. La vente légale d’alcool au Maroc a connu une baisse générale en 2014, malgré les promotions de fin d’année. Le circuit informel et les hausse de la TIC en sont les principales causes.

Le 23/01/2015 à 07h30

2014 n’a pas été un bon cru pour les ventes légales d’alcool au Maroc. 1,123 million d’hectolitres seulement ont été écoulés sur le marché marocain, pour une baisse de 5% par rapport à 2013. Selon les derniers chiffres de la Direction des douanes rapportés par l’hebdomadaire La Vie Eco, les ventes de vin ont baissé de 10,67%, celles de bières de 3% et celles de spiritueux de 0,85%. Par ailleurs, les opérateurs du secteur estiment que les statistiques ne reflètent pas la réalité du marché, vu qu’elles ne prennent pas en compte les stocks non écoulés.

Les soldes de fin d’année

Des promotions ont été programmées en fin d’année pour sauver la mise. Par exemple, les vins d’entrée de gamme, qui représentent 70% du marché, ont baissé de 6 à 7 dirhams, et des coffrets distribués à des prix abordables comprenant des vins nobles. Les distributeurs, eux aussi, n’ont pas manqué d’imagination en offrant une bouteille gratuite aux vendeurs pour 4 vendues. Le directeur général des Celliers de Meknes, Othmane Aissaoui, explique que ces mesures ponctuelles permettent d’écouler une partie des stocks. Quant à la bière, la société des Brasserie du Maroc estime que c’est la nouvelle marque Kania, entrée de gamme, qui a sauvé la mise en récupérant des clients qui s’étaient tournés vers l’informel. Du coté des spiritueux, selon les distributeurs, la baisse serait plus importante et avoisinerait les 20 à 30%.

Mauvais calcul

Cette chute globale s'explique notamment par les prix devenus assez excessifs qui ont poussé les clients à chercher d’autres moyens de s’approvisionner. Par conséquent, l’informel a gagné en part de marché en 2014 et représenterais, selon La Vie Eco, 30% de la consommation globale. Plus de 30 000 hectolitres de bières auraient été écoulés sur le marché informel, représentant 27 millions de dirhams en manque à gagner pour les caisses de l’état. D’autre part, 300 000 hectolitres de Mahia ont été fabriqués dans des ateliers clandestins et vendus sur le marché. Outre ces circuits informels, la raison principale est le mauvais calcul fait par le gouvernement depuis 2010. En effet, celui-ci procède d’année en année à des augmentations de la TIC, qui provoque une hausse des prix. Oubliant ainsi l’impact négatif sur les recettes fiscales, qui sont passées de 1,242 milliards en 2013 à 1,165 en 2014.

Par Karim Belmoudden
Le 23/01/2015 à 07h30