Mawazine: Ahizoune récupère 50 millions de dirhams et une machine à cash

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Revue de presseKiosque360. En 2005, le Festival Mawazine Rythmes du monde accusait un déficit de 15 millions de dirhams. Dix ans après, sa trésorerie affiche un excédent de 50 millions de dirhams. Ceci a été possible grâce à la refonte du modèle économique du Festival qui constitue un cas d’école.

Le 29/05/2016 à 20h52

Ils sont souvent taxés de gouffres financiers où des millions de dirhams sont dépensés, sans qu’il n’y ait pour autant de retombées économiques perceptibles! Et pourtant, les festivals peuvent bien être rentables et ce, à plus d’un titre.

C’est en tout cas ce qu’écrit La Vie Eco dans son édition de cette semaine. Pour étayer cette thèse, l’hebdomadaire prend exemple sur plusieurs festivals qui sont désormais incontournables au Maroc, dont celui de Mawazine Rythmes du monde.

Et il suffit de citer un chiffre pour s’en convaincre: «Alors qu’en 2005, Mawazine accusait un déficit de 15 millions de dirhams, à la fin de 2015, le festival affichait une trésorerie excédentaire de près de 50 millions de dirhams», peut-on lire dans le journal. Une manne qui a permis à Maroc Cultures d’organiser la 15ème édition du festival, du 20 au 28 mai 2016, sans problème de trésorerie.

C’est dire tout le chemin parcouru par ce festival depuis la refonte de son modèle économique en 2007. Car, si Mawazine est parvenu à dégager des bénéfices aussi importants, c’est que l’ancienne équipe dirigeante de Maroc Cultures a su créer un modèle économique unique et diversifier les ressources financières du festival. Au lieu de s’appuyer sur le mécénat, le sponsoring ou les subventions publiques, les organisateurs ont misé sur la billetterie (tickets et les fameuses cartes Gold et Black), la vente de soirées et la commercialisation d’espaces publicitaires contre les droits pour diffuser des concerts, cédés aux trois chaînes de télévisions. Sans oublier SPAIB International, une société appartenant à Maroc Cultures, spécialisée dans la vente et location d’espaces éphémères destinés au secteur de l’événementiel. C’est cette société qui dote Mawazine des quatre grandes scènes, de même qu’elle s’occupe des structures d’événements clefs comme le Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM), Halieutis et le Trophée Hassan II de golf. SPAIB générant près de 20 millions de dirhams par an.

Ces quatre volets (billetterie, vente de soirées, vente d’espaces publicitaires contre droits télés et SPAIB) génèrent 85% des recettes du festival, tandis que le sponsoring privé n’en représente plus que 15%, précise l’hebdomadaire économique de référence.

Près de dix ans après cette refonte, les bénéfices dégagés à fin 2015 démontrent la pertinence du nouveau modèle économique du festival. Ceci lui permet d’ailleurs de renforcer sa contribution au développement socio-économique de Rabat-Salé.

Il faut bien le rappeler: en plus du divertissement offert au public pendant les neuf jours du festival, ce dernier stimule également l’activité économique de la capitale. Rien que pour le secteur touristique, La Vie Eco rapporte que le chiffre d’affaires du secteur augmente de plus de 20% en marge de Mawazine. Les taux de remplissage des hôtels oscillent entre 60% et 100% pendant la durée du festival.

Sur le volet social, et grâce à l’amélioration de ses finances, Mawazine est devenu un acteur majeur du mécénat à Rabat. A ce titre, l’hebdomadaire économique souligne cette récente action noble de Mawazine qui a offert «plusieurs millions de dirhams pour encourager les activités de recherche de l’hôpital Cheikh Zayed».

Ce modèle économique innovant a permis au nouveau président de Mawazine, Abdeslam Ahizoune, de trouver un matelas confortable de 50 MDH dans les caisses de Maroc Cultures, zéro dette et quatre leviers efficaces pour générer des revenus.

Par Younès Tantaoui
Le 29/05/2016 à 20h52