Diapo. Tramway de Casablanca: plus de 83 millions de personnes transportées en 3 ans

Pour sa troisième année d’exploitation, Casa transport a tenu une conférence de presse pour dresser un bilan d’exploitation détaillé. Et globalement, celui-ci est encourageant. En ce qui concerne le nombre de personnes transportées, on est passé de 22,38 millions de voyageurs en 2013, à 30,38 millions en 2014 (+36%) pour atteindre 32,33 millions à mi-décembre 2015 (+11%).

Ainsi, depuis la mise en exploitation du tramway en 2013, ce sont en tout 83,67 millions de voyageurs qui ont emprunté ce moyen de transport. Quant aux rames du tramway, elles ont parcouru depuis le 12 décembre 2012 plus de 7,8 millions kilomètres. Actuellement, 37 rames sont en circulation avec un intervalle de 5 mn sur le tronçon commun Sidi Moumen-Abddelmoumen et 10 mn sur les branches Facultés et Ain Diab.

En ce qui concerne le nombre de voyageurs transportés, celui-ci varie autour de 119.000 en moyenne quotidienne (pour le dernier trimestre de l’année), du lundi au vendredi, et 92.000 pour les samedis et 52.000 pour les dimanches. Le pic du nombre de voyageurs en une journée a été enregistré le 17 novembre avec 135.600 personnes transportées.

Et afin d’augmenter le nombre de voyageurs, Casa Transport et la ville de Casablanca vont mettre en place 15 parkings-relais d’une capacité totale de 6000 places. Le premier est déjà ouvert au niveau de la station Oasis avec une capacité de 600 places. Il est pour le moment ouvert gratuitement aux clients du tram qui peuvent y accéder avec le même ticket intermodal. C’est au Conseil de la ville de fixer les tarifs et le développement des parkings relais dépend de la disponibilité du foncier.

Outre l’augmentation de la fréquentation, «ces parking relais peuvent contribuer à réduire les embouteillages au niveau des principales artères de la ville».

Pour ce qui est de la segmentation des personnes transportées, les salariés du secteur privé représentent 39% de la clientèle, suivi des étudiants (28%) et autres actifs (23%).

Autre motif de satisfaction, le nombre d’accidents est en baisse. Ceux-ci ont baissé de 40% entre 2013 et 2014 et 14% entre 2014 et 2015. Et les véhicules légers sont à l’origine de 51% des accidents, devant les motocyclistes (21%) et les piétons (15%).

En outre, concernant le volet fraude, «celui-ci s’établit à un taux moyen de 0,25%, soit l’un des plus bas du monde», selon le directeur général.

Concernant les recettes, elles sont passées selon Draiss, de 134,05 MDH en 2013 à 173,26 MDH en 2014 et 190,26 MDH en 2015. Des hausses en lien avec l’accroissement du nombre de personnes transportées. Toutefois, ces recettes sont loin de couvrir l’exploitation de Casa Transport. Ainsi, la société accuse des déficits de l’ordre de -161,84 MDH en 2013, -184,84 MDH en 2014 et -181,73 MDH en 2015.

Selon le directeur général de Casa Transport, ce déficit s’explique par deux facteurs fondamentaux. D’abord, «les tarifs des voyages en tramway sont bas et donc subventionnés par la ville à hauteur de 40%», et d’autre part, «la fréquentation quotidienne moyenne reste inférieur à l’objectif de 155 000 voyageurs par jour». Du coût, le service de la première ligne reste déficitaire.

Et dans tous les cas, selon Abdelaziz El Omary, Maire de Casablanca, répondant à une question du Le360, «il ne faut pas tabler sur des réalisations excédentaires de Casa Transport. L’activité tram étant structurellement déficitaire de par le monde». Et ce déficit est comblé par le département de l’intérieur et des finances, côté gouvernemental, et la Commune urbaine de Casablanca.

C’est fort de ces résultats et sachant que la mobilité est un des axes prioritaires de la ville de Casablanca, s’accaparant de 18 milliards sur les 34 milliards consacrés au développement de la ville à l’horizon 2020, que les travaux de deuxième ligne du tramway ont démarré.

Ceux-ci, lancés en mai 2015 au niveau du tronçon boulevard Anoual-Al Fida, concernent d'abord les déviations des réseaux souterrains d’eau, d’électricité, d’assainissement, de télécommunication et de transplantation d’arbres, qui permettront de libérer des voies devant accueillir les futures rails et autres infrastructures sur cet axe.Cette ligne de 15 km dessert l’axe Boulevard Anoual, El Fida, la Grande ceinture, Mers Sultan, Hay Mohammadi et gare ferroviaire d’Ain Sebaâ et Sidi Bernoussi.