La nouvelle loi bancaire adoptée au Parlement

DR

Revue de presseKiosque360. 36 milliards de dollars. C’est le volume de capitaux que compte attirer l’Etat marocain en amendant la loi bancaire afin qu’elle autorise les banques islamiques ou participatives.

Le 26/11/2014 à 23h36

Selon une étude de Standard & Poor’s, le Maroc pourrait attirer en deux ans près de 5% du volume d'affaires dans le secteur bancaire national, soit 8,5 milliards de dollars. Un chiffre contesté par des analyses effectuées par des banques marocaines, qui estiment que le financement islamique pourrait représenter 20% de l’activité bancaire, soit près de 36 milliards de dollars. L’information est rapportée par Akhbar Al Yaoum dans son édition du 27 novembre. Le journal précise que le nouveau cadre juridique du système bancaire marocain a été approuvé par 161 voix hier en seconde lecture, alors que l’opposition a choisi de ne pas l’appuyer. L’adoption de ce nouveau cadre juridique ouvre, à la fois aux banques marocaines et à leurs homologues étrangers, la voie à la création de filiales dédiées au financement islamique ou participatif. Le vote de cette loi a été accueilli favorablement par les banques des pays du Golfe. Abdeslam Bellaji, député et président de l’Association marocaine de l’économie islamique, a déclaré avoir reçu un appel de responsables de banques étrangères félicitant le Maroc pour l’approbation de cette loi et affichant leur volonté d’entrer sur le marché bancaire marocain. Parmi ces pays, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Koweït et les Emirats Arabes unis occupent le devant de la scène. Le groupe El Baraka a manifesté son désir de faire son entrée sur le marché marocain fin 2014 ou début 2015 au plus tard.

Bousculade au portillon

Le projet de loi, avant son adoption, a effectué la navette entre les deux Chambres après l’introduction par la Chambre des conseillers de 27 amendements, pour être finalement adopté en seconde lecture. Seuls 20 amendements ont été adoptés au final, ce qui a laissé supposer un éventuel consensus, mais l’opposition a opté pour l’abstention. Composé de 196 articles, le nouveau texte de loi réserve 17 articles aux banques participatives. Les économistes pensent que ce nouveau mode de financement résoudra le problème de liquidités dont souffre actuellement le secteur. Rappelons que le projet de loi voté a été adopté en conseil de gouvernement en janvier 2014. A l’époque, la presse avait fait état de pressions des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour accélérer la mise en place du texte qui consacre une part importante aux banques participatives. Il est à souligner que Bank Al-Maghrib a reçu plusieurs demandes de banques arabes comme Al Barak Bank (Bahreïn), la Banque d’investissement du Koweït et la Banque nationale du Qatar. L’entrée de nouveaux acteurs de la finance islamique sur le marché devrait, selon les spécialistes, insuffler une nouvelle dynamique au marché bancaire. Des sondages ont d’ailleurs montré que plus de la moitié des marocains étaient prêts à adopter ce mode de financement..

Par Amine Haddadi
Le 26/11/2014 à 23h36