Le Conseil de la concurrence dénonce la hausse des prix du lait

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Revue de presseKiosque360. Le Conseil de la concurrence avance que certains indices laisseraient supposer l’existence d’une entente sur les prix du lait entre les opérateurs.

Le 26/07/2014 à 04h56

La hausse des prix du lait, appliquée en août 2013 par le leader du marché, Centrale laitière et adoptée par les autres opérateurs, revient au-devant de l’actualité. Dans son numéro du week-end, daté du samedi 26 juillet, Akhbar Al Yaoum avance que le Conseil de la concurrence a rendu un avis, vendredi, à propos de cette révision des prix controversée. Pour rappel, l’institution dirigée par Abdelali Benamour a été saisie par le ministère des Affaires générales et de la gouvernance pour réaliser une étude du secteur en vue de s’assurer de la conformité de cette augmentation des prix avec les dispositions de la loi 06-99 relative aux prix de la concurrence.

Dans son rapport, "le Conseil de la concurrence dénonce les opérateurs qui se sont dressés comme un seul homme pour appliquer cette hausse en fournissant les mêmes arguments", lit-on sur les colonnes d'Akhbar Al Yaoum. "Si l’ensemble des opérateurs justifient la hausse des prix par le renchérissement des charges relatives à la production du lait, l’analyse a montré que le lien direct entre ces deux éléments n’existe pas dans la mesure où les prix des intrants n’ont pas augmenté en 2013, contrairement à ce qui s’est passé durant les années précédentes", explique le Conseil de la concurrence. Et de préciser : "Par contre, on constate que cette hausse des prix du lait pasteurisé a coïncidé avec l'augmentation du prix à l’importation du lait en poudre qui ne rentre pas dans la fabrication du lait pasteurisé mais plutôt dans celle des dérivés laitiers". "N’y aurait-il pas dans les faits une péréquation entre le prix des produits dérivés qui n’ont pas changé et le prix du lait pasteurisé ?", s’interroge le Conseil de la concurrence.

Vous avez dit entente sur les prix?

A la question de savoir s’il y a eu une entente sur les prix entre les opérateurs, le Conseil avance que "certains indices laisseraient supposer l’existence d’une telle pratique". Parmi ces indices, la rapidité de l’alignement du deuxième et du troisième opérateur sur le marché, à savoir Copag et Safilait, sur les nouveaux prix de Centrale Laitière, la position quasi unanime des opérateurs quant à la motivation de la hausse des prix, à savoir l’augmentation des coûts de production du lait en amont et des coûts de la transformation et la coïncidence de la hausse des prix avec le début de l’intervention de Copag dans la collecte du lait cru dans la région de Tadla. Compte tenu des observations critiques du Conseil de la concurrence, les réactions des opérateurs du secteur risquent de ne pas se faire attendre.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 26/07/2014 à 04h56