Résultats d’Attjariwafa bank. Les explications du management

DiaporamaAlors que le groupe bancaire annonce un résultat en forte croissance, beaucoup de questions se posent sur le coût du risque. Le management de la banque fournit les détails de la hausse essentiellement liée à l’Afrique et à certains secteurs au Maroc.

Le 03/03/2015 à 15h32

Mohamed El Kettani, PDG d'Attijariwafa bank, lors de la présentation des résultats, ce mardi 3 mars. . Brahim Taougar Le360

Au moins une cinquantaine de questions posées par les analystes et journalistes financiers, une conférence de presse qui a duré près de deux heures. C’est presque devenu la marque de fabrique du groupe Attijariwafa bank qui organisait ce mardi 3 mars, la conférence de présentation de ses résultats annuels. Mohamed Kettani, une fois de plus avec son sens de la répartie, a joué au jeu des questions-réponses. Les résultats jugés exceptionnels, le coût du risque élevé et l’exposition au secteur immobilier, la position des filiales, la banque à l’International, la baisse des taux directeurs non répercutée par les banques, etc. Le président directeur général de la banque n’a échappé à aucun des sujets qui font l’actualité de son groupe voire du secteur.

Résultats exceptionnelsPour les résultats, mais aussi le coût du risque (voir Le360.ma), il a soigneusement laissé le soin à ses lieutenants de les présenter et de répondre à la plupart des questions techniques. Les performances du groupe se passent de commentaires avec un Produit net bancaire (PNB) en hausse de 8,8%, un résultat net part du groupe en croissance de 5,2%. En effet, la capacité bénéficiaire du groupe parle d’elle-même avec 4,4 milliards de dirhams. C’est incontestablement le bénéfice le plus élevé du Maroc après celui de Maroc Telecom.

Surveillance de l’Afrique SubsaharienneConcernant les créances en souffrance, Ismail Douiri, DG de la Banque, a notamment rappelé que même si le coût du risque augmente, il reste malgré tout stable par rapport à l’encours des crédits. Néanmoins, il y a un déséquilibre manifeste entre la maison-mère et les filiales. L’Afrique Subsaharienne est à surveiller avec beaucoup d’attention. En effet, pour 28,45 milliards de dirhams d’encours sains, il existe 3,9 milliards d’encours dépréciés soit un ratio de 13,70%. Les provisions cumulées pour ces mêmes crédits sont de 2,83 milliards de dirhams, soit un taux de provisionnement de 8,5%, ce qui est de loin supérieur à la moyenne du groupe et surtout pour le Maroc. En effet, pour 199,6 milliards de dirhams d’encours sains, seuls 8,6 milliards de dirhams de provisions sont constitués au 31 décembre 2014. Néanmoins, la situation au Maroc est aussi caractérisée par une croissance relativement rapide de dotations aux provisions nettes qui ont atteint 1,5 milliard de dirhams.

Secteur immobilierAu Maroc, c’est bien sûr le secteur immobilier qui est pointé du doigt, ce que le management d’Attijariwafa bank ne nie pas. Néanmoins, des solutions sont en train d’être mises en place avec la clientèle pour en venir à bout. Ce n’est cependant pas l’unique secteur concerné, puisque le phénomène touche aussi bien les entreprises que les ménages (Voir Le360.ma). Pour ce qui concerne, la banque à l’international, cette année ce serait la CBAO qui serait la plus touchée, notamment pour des raisons liées aux règles en vigueur dans la zone UEMOA. "La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest n’autorise le provisionnement des créances faisant l’objet de garantie qu’après deux ans d’insolvabilité", rappelle Ismail Douiri. Cependant, Mohamed Kettani a tenu à rassurer sur la gestion stricte du risque du groupe qu’il considère comme étant une valeur intrinsèque.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 03/03/2015 à 15h32