HACA: La Marocaine, une ménagère pour les médias publics

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Revue de presseKiosque360. La Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) vient de boucler une étude sur l'image de la femme marocaine dans les médias. Et les résultats sont choquants à plus d'un titre que ce soit pour les pubs ou encore les séries télévisées.

Le 27/10/2014 à 23h53

Au Maroc, nous avons encore un long chemin à parcourir pour ce qui est de l'amélioration de l'image de la femme dans les médias publics. Les clichés restent un sport prisé chez les Marocains, comme en conclut une récente étude menée par les soins de la HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle que dirige le duo Amina Mrini Ouahhabi et Jamal Eddinbe Ennaji, NDLR).

Assabah, dans son édition de ce mardi 28 octobre, se fait l'écho de cette étude dévoilée par la HACA. La Marocaine, sur les médias publics, est surtout très présente dans les spots publicitaires dédiés aux détergents et à l'agroalimentaire. Et, quand elle s'active dans sa cuisine, poursuit le journal, elle appréhende surtout la réaction de son homme ou de sa belle-mère. Une Marocaine, conclut Assabah, est juste bonne pour faire à manger à sa marmaille quand elle n'est pas occupée à se faire belle. Par contre, relève Assabah suite à la présentation de cette étude, hier lundi par Amina Mrini Ouahhabi, la femme marocaine est quasiment absente dans les programmes de débat politique. Généralement, elle n'en est ni la présentatrice, ni la principale protagoniste. En chiffres, et sur les six mois concernés par l'enquête de la HACA, la femme marocaine n'a eu droit qu'à 6% du temps de parole et d'antenne.

En Une, Akhbar Al Yaoum écrit que la radio et la télévision publiques consacrent cette image dégradante de la femme marocaine et notamment quand il s'agit d'émissions censées intéresser la Marocaine alors qu'il s'agit en général de toute la famille. Une image assez réductrice qui se reflète surtout via la publicité. Sur les pubs diffusées sur nos médias publics, la Marocaine a la charge des corvées domestiques (21 spots), des questions de beauté et d'entretien (13 spots). Mais elle n'apparaît sous les dessous d'une militante associative que sur deux spots. Akhbar Al Yaoum met du sel sur nos plaies, chiffres à l'appui. Pendant le premier semestre de l'année 2010, les Marocaines ont représenté 11% seulement des personnes invitées à s'expirmer lors d'émission de débat, au moment où notre pays regorge de potentialités féminines ayant excellé dans tous les domaines. Mais il y a pire quand on prend les émissions radiophoniques ou télévisuelles au cas par cas. “Hiwar”, par exemple, explique Akhbar Al Yaoum n'invite jamais de femmes, que ce soit en guise de journalistes ou de décideuses. Et la situation n'est guère meilleure sur les ondes des radios privées. 

Par Fatima Moho
Le 27/10/2014 à 23h53