Moulay Hicham tord le cou à la langue française

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A chaque fois que l’auteur du «Journal d'un prince banni» prend sa plume, c’est pour massacrer la langue de Molière. Une nouvelle preuve par son premier tweet qui fera date.

Le 01/02/2015 à 01h51

Moulay Hicham a posté hier sur Twitter un premier message qui mérite une place d’honneur dans le palmarès des plus mauvais élèves. Dans ce tweet où le prince s’enorgueillit d’être un intellectuel, comme si les intellectuels éprouvaient le besoin de faire valoir leur qualité en la criant sur tous les toits, «l’auteur» du «Journal d’un prince banni» commet pas moins de cinq fautes de langue dans une lettre courte, un paragraphe, adressée au roi Mohammed VI.

Dès la première ligne, le regard du lecteur est brutalisé par une faute indigne d’un élève qui apprend ses premières leçons en conjugaison: «Mr Mounir Majidi m’as (sic) transmis votre message». Ensuite, on passe à un grossier arabisme quand on lit «et ce depuis l’ère votre père feu Sa Majesté Hassan II». Après, on a un joli échantillon de la langue de YéYé pour ceux d’entre-nous qui se rappellent la truculence du langage de ce héros dans une série de bande dessinée intitulée Zembla: «Permettez de vous dire».

Et on n’est pas au bout de nos surprises, le prince intellectuel confond les genres et met au masculin ce qui devrait être écrit au féminin : «de tels insinuations». Et plus grave, Moulay Hicham tord carrément le cou à la langue de Molière en écrivant que ces insinuations «ne pourront me faire changer dans mes convictions». Me faire changer dans mes convictions! On a beau se frotter les yeux, c’est bien de cela qu’il s’agit.

On savait que Moulay Hicham s’était rendu célèbre dans sa maîtrise de la langue française par son fameux «comme même». On savait aussi qu’il n’a jamais été au collège royal qui dispense un enseignement rigoureux et évite de se ridiculiser en écrivant. On sait aussi que le prince s’est vu opposer une fin de non-recevoir par les universitaires d’Oxford quand il a voulu inscrire un doctorat. Mais ce qu’on ignorait, c’est que Moulay Hicham, qui fait la promotion d’un livre écrit en français, est incapable d’aligner une phrase sans commettre des fautes de langue. Un comble de la part de celui qui se vend comme un intellectuel. Pour pasticher Boileau, «ce qui se conçoit bien, s’écrit correctement». C’est la première règle, Monseigneur, pour être un intellectuel.

Par Ziad Alami
Le 01/02/2015 à 01h51