147 Marocains de Daach sous le coup d’une enquête judiciaire

Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. 147 Marocains ayant rallié le présumé «Etat islamique» en Irak et en Syrie sont sous le coup d’une enquête judiciaire, révèle le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid.

Le 19/12/2014 à 07h13

Première révélation tombée après l’annonce de la nouvelle loi antiterroriste marocaine. 147 Marocains sont poursuivis pour avoir rallié et combattu aux côtés de «l’Etat» autobaptisé «islamique», dévoile le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, lors d’une intervention, mercredi 17 décembre, devant la Commission de la Justice, au Parlement. Cette révélation chiffrée, rapportée par Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce vendredi 19 décembre, n’englobe évidemment pas le nombre de tous les Marocains, d’ici et d’ailleurs, ayant rejoint l’organisation d’Abou Bakr Al Baghdadi, Daach. D’après le ministre Ramid, ils seraient en tout et pour tout 1214 ressortissants à combattre aux côtés d’organisations jihadistes à travers le monde, particulièrement en Irak et en Syrie, devenus le nouveau QG de l’Internationale terroriste, après l’Afghanistan et le Pakistan.

Mais voilà, Al Massae note une légère «différence» entre le chiffre dévoilé par le ministre Ramid et celui avancé, l’été dernier, par son homologue de l’Intérieur, Mohamed Hassad. A la tribune de la première Chambre du Parlement, le ministre Hassad avait évoqué, en juillet, 1122, au lieu de 1212 Marocains ayant fait le déplacement dans la région syro-irakienne sous contrôle de Daach. Une hausse qui en dit long sur cette hémorragie de départs vers cette région à très haut risque terroriste.

D’où cette initiative du royaume pour muscler sa loi antiterroriste, parallèlement aux efforts entrepris, sur le plan sécuritaire, dans le cadre de la « guerre » d’anticipation et de prévention contre le danger terroriste.Nouvelle loi antiterroriste, Ramid rassureRéagissant aux inquiétudes formulées par les parlementaires quant aux répercussions de la nouvelle loi antiterroriste sur le registre des libertés et des droits de l’Homme, le ministre Ramid s’est voulu plutôt rassurant. « Face aux craintes exprimées par les députés, majorité et opposition confondues, quant aux retombées de la nouvelle loi antiterroriste, Mustapha Ralmid a assuré que cette loi n’entamera en rien les acquis accumulés par le royaume en termes de droits et de libertés », rapporte le quotidien Al Massae. « Le problème ne se pose pas au niveau de la nouvelle loi mais au niveau de son application », admet toutefois le ministre de tutelle, en reconnaissant que « le monde entier éprouve des difficultés à trouver une meilleure adéquation entre la dissuasion juridique antiterroriste nécessaire et l’équation du respect des libertés et des droits collectifs et individuels.

Cela dit, le royaume reste déterminé à aller de l’avant dans la mise en œuvre de la nouvelle loi antiterroriste. Tolérance zéro donc pour quiconque oserait attenter à la vie et à la sécurité d’autrui, martèle Ramid, en réponse à quelques députés qui, selon Akhbar Al Yaoum, auraient demandé la suppression de la nouvelle loi antiterroriste. «Aucun ministre ne pourra annuler cette loi », a tranché le ministre, en rappelant avoir lui-même changé d’avis après avoir s’être farouchement opposé par le passé à la loi antiterroriste. « Depuis les attentats terroristes du 16 mai 2003, avec son cortège de victimes tragiques, les démantèlements en série des cellules terroristes, j’ai acquis la conviction que le royaume avait besoin de lois préventives pour affronter les menaces que font planer les mouvements terroristes », a indiqué le ministre. « Si nous n’avions pas changé d’avis, nous serions devenus aujourd’hui des ennemis des Marocains », a-t-il conclu.

Par Ziad Alami
Le 19/12/2014 à 07h13