Al Adl tacle encore le PJD

Abdelouahed Moutawakil, président du bureau politique d'Al Adl Wal Ihssane.

Abdelouahed Moutawakil, président du bureau politique d'Al Adl Wal Ihssane. . DR

Dans son rapport politique annuel, le mouvement islamiste radical Al Adl Wal Ihssane attaque frontalement l’actuel Exécutif et critique sévèrement son bilan de mi-mandat. Un nouveau cadeau d'Abbadi à Benkirane. Un nouvel épisode de la guéguerre inter-islamiste...

Le 24/11/2014 à 22h54

Pour marquer sa rentrée politique, Al Adl Wal Ihssane a choisi le timing et la cible. Le 25 novembre est une date chère au cœur d’Abdelilah Benkirane, qui marque la mémorable victoire de son parti, le PJD, au scrutin législatif de 2011. C’est donc à la veille de cette date-anniversaire qu’Al Adl Wal Ihssane a choisi de sortir l’artillerie lourde et de tirer sur ses amis d’hier. Dans un volumineux rapport politique, écrit au vitriol, ce mouvement radical attaque sévèrement le bilan de mi-mandat de l’actuel gouvernement en le qualifiant de désastreux.

«Trois ans après l’arrivée du PJD au pouvoir, la piteuse situation politique reste la même et aucun changement notable n’est à entrevoir», relève le bureau politique d’Al Adl Wal Ihssane, présidé par Abdelwahed Moutawakil. Et ce n’est pas tout. Le mouvement se dit «profondément préoccupé» par la dégradation de la situation, que ne sauraient cacher les mesurettes prises par l’actuel Exécutif : «augmentation du Smig et des bourses estudiantines », «subventions d’aide aux veuves» … Ces mesurettes n’auraient «aucun impact réel sur le cours des choses», à en croire le bureau politique d’Al Adl Wal Ihssane.

Al Adl nargue le PJD

La situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le PJD inspire la «désolation», voire la «pitié», selon les amis de Moutawakil. «Quel dommage pour celui qui s’est aventuré sans boussole dans les vagues insurmontables de la crise !», narguent-ils. Et ce n’est pas fini. Le bureau politique d’Al Adl pousse son attaque jusqu’à remettre en question les légendaires «bonnes intentions» des islamistes au pouvoir en leur reprochant d’avoir vendu aux citoyens de «faux espoirs», voire des «illusions». Autant de piques venimeuses lancées au PJD, à quelques mois d’échéances électorales, les Communales du 15 juin 2015, véritable baromètre pour la popularité dont ce parti n’a eu de cesse de se targuer au long des trois premières années de son mandat gouvernemental. Une prétention que le parti en question pourrait devoir revoir à la baisse: les disciples du défunt Abdessalam Yassine avaient l’habitude de voter PJD.

Par Ziad Alami
Le 24/11/2014 à 22h54