Algérie, autopsie d’un régime malade du Maroc

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Revue de presseKiosque360. La haine féroce que nourrit Alger envers le Maroc atteint des proportions dangereuses. Radioscopie d’un régime incroyablement malade de son voisin.

Le 25/10/2014 à 09h05

"Le Maroc est le complexe du régime algérien". Moussaoui Ajlaoui ne croyait, peut-être, pas avoir porté le fin mot aux maux sans fin venant d’un voisin algérien qui fait de la haine anti-marocaine (presque) un "style de gouvernance" ! S’exprimant dans une interview paraissant dans l’édition week-end du quotidien Assabah, une semaine après ces balles de la honte tirées par des gardes-frontières algériens sur un civil marocain sans défense, le politologue Ajlaoui a été on ne peut plus précis en désignant du doigt le régime et non pas le peuple algérien. Ne nous trompons pas de combat et faisons attention à ne pas faire l’amalgame entre des citoyens algériens liés à leurs frères marocains par une forte communauté d’histoire et d’avenir et cet exécrable régime algérien qui a développé un fâcheux complexe non seulement à l’égard du Maroc mais bien au-delà. Il n’y a qu’à jeter un regard sur les frontières de l’Algérie avec la Tunisie, la Libye, voire le Mali, pour se rendre à l’amère évidence. "Si le régime algérien n’avait pas de problèmes avec ses voisins, il les aurait inventés", diagnostique ce spécialiste des affaires inter-maghrébines. Mais voilà, ce régime fait une fixation pathologique sur le Maroc. Les faits sont têtus. Occlusion de la frontière commune depuis 20 ans. Blocage plus que trentenaire de toute issue au conflit artificiel autour du Sahara marocain. Mise en berne de l’UMA depuis sa naissance, il y a 25 ans. En somme, un verrouillage systématique de toute possibilité d’ouverture. Maintenant, problème: Cette politique suicidaire prend une tournure dangereuse. Alger est en train de mettre en danger la seule frontière au Maghreb à rester stable: sa frontière avec le Maroc.

Maroc-Algérie, la frontière de tous les dangers!

"Ces dangers qu’Alger exfiltre vers le Maroc… la mort qui nous vient de l’est", titre Al Massae qui consacre son cahier politique du week-end à l’incident de tirs du samedi 18 octobre qui, n’eût été la sagesse des autorités marocaines, aurait inéluctablement dégénéré en conflit ouvert. "Nombreux sont les actes d’hostilité perpétrés par les gardes-frontières algériens sur des civils marocains inoffensifs", constate le quotidien, en citant le cas de Rizkallah Saleh, dont les jours sont toujours en danger en raison de la gravité de sa blessure par les balles de l’ALN. "Il ne se passe presque pas un mois sans que des agressions soient perpétrées sur des civils marocains", note le quotidien, qui passe en revue les "méfaits d’armes" de soldats algériens ayant cultivé, au fil des maladresses, cette pathétique réputation de la gâchette facile! "Les agressions prennent différentes formes, allant de la confiscation de biens de civils marocains, dont les troupeaux de moutons, à l’interdiction des activités agricoles, en passant par ces scènes de tirs devenues dangereusement banales". Dans le chapelet de ces agressions, Al Massae ressort un acte extrêmement dangereux: le 17 février 2014, des membres de l’ALN prennent pour cible un poste-frontière à Figuig où des éléments des Forces auxiliaires montaient la garde. Venant d’une armée notoirement connue pour son indiscipline, voire son amateurisme, cet acte n’a engendré que quelques impacts de balles sur les murs du poste-frontière marocain. Cet acte, loin d’être "isolé", comme Alger s’échine à le faire croire, s’inscrit dans le cadre d’une "stratégie" de manœuvres que Rabat a su déjouer avec une remarquable habileté.

Le Maroc, une soupape à la crise intérieure algérienne?

C’est une vérité de la Palice: l’Algérie a réussi le plus retentissant fiasco de l’histoire des ratages politiques et économiques. Crise à tous les étages de la vie politique, incarnée par la mainmise du parti "inique" qu’est le Front de libération nationale (FLN) et un "multipartisme" de façade qui ne dupe plus personne. La vacance du poste présidentiel due à la maladie de l’inamovible locataire du palais El Mouradia, Abdelaziz Bouteflika, ne fait qu’aggraver cette crise. Pro et anti-Bouteflika se livrent aujourd’hui une bataille rangée sur fond de succession. Crise à tous les niveaux de la vie sociale, marquée, signe des temps, par le dernier sit-in de protestation des agents de la sécurité nationale algérienne. Que dire, alors, des bataillons de jeunes livrés en pâture au chômage et à l’incurie ? D’une société civile assoiffée de liberté mais traquée jusqu’à ses derniers retranchements par un establishment militaire qui continue de confisquer le droit de ses citoyens à la prise de parole ? Crise dans tous les secteurs de l’économie algérienne, malgré la manne pétrolière, que sait-on, des gazo-dollars ? En un mot comme en mille, l’Algérie est au bord de l’implosion. D’où ce besoin impérieux de trouver une soupape à son étouffoir. "L’Algérie cherche, à travers le Maroc, une issue pour évacuer sa crise intérieure", certifie Assabah, en égrenant, un à un, les maux de cette boîte de Pandore qu’est devenu le voisin de l’est. La chanson est connue: agiter la fibre nationaliste en désignant un "ennemi»". A plus forte raison quand l’"ennemi", le Maroc bien entendu, sème le voisin sur la voie du développement. Vous avez bien lu: le Maroc est devant. Le succès dérange. Mais la jalousie, aussi.

Par Ziad Alami
Le 25/10/2014 à 09h05