Ban Ki-moon-autorités marocaines: le Conseil de sécurité appelle à déterminer les causes de la crise

Au Conseil de sécurité: l'ambassadeur de Grande-Bretagne à l'ONU, Mark Lyall Grant (au milieu), et à sa gauche, son homologue américaine, Samantha Power. 
 

Au Conseil de sécurité: l'ambassadeur de Grande-Bretagne à l'ONU, Mark Lyall Grant (au milieu), et à sa gauche, son homologue américaine, Samantha Power.    . dr

Le Conseil de sécurité a souligné, à l’issue d’une réunion de trois heures à huis clos, hier jeudi, «l’importance de regarder d’une façon constructive, compréhensive et coopérative les circonstances qui ont mené à la crise» entre le SG de l’ONU et les autorités marocaines.

Le 25/03/2016 à 11h37

Les 15 membres du Conseil de sécurité, réunis hier jeudi pendant trois heures à huis clos, n’ont finalement pas pris de décision dans la crise qui oppose le secrétaire général de l’ONU et les autorités marocaines. Par contre, le Conseil de sécurité, dont la présidence mensuelle est assurée par l’ambassadeur angolais, Ismaël Gaspar Martins, a demandé, dans un «élément de presse», l’ouverture d’un dialogue serein entre le secrétaire général de l’ONU et les autorités marocaines, pour déterminer les causes de la crise qui oppose les deux parties depuis le 5 mars, suite aux propos de Ban Ki-moon, qualifiant d’«occupation» la présence du Maroc dans son Sahara.

Les 15 membres du Conseil de sécurité ont, ainsi, souligné "l’importance de regarder d’une façon constructive, compréhensive et coopérative les circonstances qui ont mené à la situation actuelle, afin que la Minurso puisse reprendre sa pleine capacité d’accomplir son mandat tel que fixé par les résolutions du Conseil de sécurité», instance décisive de l’Organisation des Nations Unies.

Le secrétaire général de l’ONU est ainsi implicitement pointé comme étant responsable de la crise orchestrée avec les autorités marocaines, après avoir pris un parti pris flagrant en faveur de la thèse de la partie adverse, en qualifiant d’ «occupation» la présence marocaine dans le Sahara, contrairement à toutes les résolutions du Conseil de sécurité.

Il faut bien noter que le Conseil de sécurité n’a pas accédé au vœu de Ban Ki-moon qui pariait sur une «décision» de la part de cette instance décisive contraignant le Maroc à revenir sur les dernières mesures prises par le royaume, notamment la réduction significative de la composante civile et politique de la Minurso (84 éléments de cette composante expulsés), après l’annulation de l’aide financière octroyée par le Maroc à cette mission (30 millions de dirhams), l’expulsion de trois casques bleus et la fermeture du bureau de liaison de la même mission à Dakhla.

La mention de «l’importance de regarder d’une façon constructive, compréhensive et coopérative les circonstances qui ont mené» le Maroc à prendre ces mesures résonne ainsi comme un camouflet au SG de l’ONU, ainsi qu'à la partie adverse, qui voulaient des mesures de représailles de la part du CS à l’encontre des autorités marocaines.

Par Ziad Alami
Le 25/03/2016 à 11h37