Benkirane défend le bilan mitigé de son gouvernement

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Revue de presseKiosque360. Après trois ans passés à la tête du gouvernement, Benkirane s’enorgueillit de ses réalisations, et pourtant…

Le 26/11/2014 à 05h57

Lorsque le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, évoque le bilan des réalisations accomplies durant les années passées à la tête de l’exécutif, il ne se rappelle que d’une seule et unique action concrète, s’il en est: le soutien destiné aux veuves en situation de précarité. Or, le projet de texte définissant les conditions d’éligibilité, adopté fin octobre par le Conseil de gouvernement, n’a pas encore été mis en œuvre et attend, dans l’antichambre du parlement, d’être discuté et éventuellement adopté.

Dans son édition à paraître ce mercredi 26 novembre, le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum se fait l’écho du «long» speech prononcé dimanche dernier par Benkirane lors d’un meeting partisan à Oujda, speech dans lequel il s’était arrêté sur les réalisations de son gouvernement.«Qu’est-ce qu’on a accompli durant trois ans?», avait d’emblée lancé Benkirane avant d’entreprendre d’énumérer ses performances en matière politique, économique et sociale. Cité par la publication, Benkirane avait ainsi affirmé que «beaucoup de choses de fond avaient été réalisées», si bien que «le citoyen commence à sentir que les gens auxquels il a fait confiance le servent» comme il se doit.

Le PJD à la rescousse !«Nous sommes au service du pays, des citoyens et des jeunes», avait en effet déclaré Benkirane, ajoutant que son parti avait pris les commandes à un moment où le pays était en «ébullition». «Aujourd’hui, le Maroc jouit d’une totale sécurité et d’une entière stabilité», clamera-t-il fièrement.

Sur la plan économique, Benkirane a reconnu que l’exécutif avait pris des décisions «douloureuses» pour le citoyen, notamment concernant la décompensation progressive des produits pétroliers en vue de freiner l’aggravation du déséquilibre budgétaire, ce qui a permis d’épargner entre 70 et 80 milliards DH au cours des trois années écoulées.De l’avis de Benkirane, poursuit Akhbar Al Yaoum, il était impératif pour le gouvernement, face à l’aggravation du déficit budgétaire, de trouver un équilibre entre la nécessité de faire des économies et le besoin impérieux de sauvegarder le pouvoir d’achat des citoyens. Par ricochet, il devenait nécessaire d’entamer la réforme de la Caisse de Compensation, devenue selon lui trop budgétivore.

Pour ce qui est du registre social, le chef du gouvernement s’est félicité, comme à l’accoutumée, de son projet de soutien direct aux enfants orphelins dont la charge est assurée par des veuves en situation de précarité et auxquels ont été attribués 350 DH mensuels, sachant que la limite est fixée à trois enfants de moins de 21 ans par famille. Un projet qui attend d’être réalisé. «Je n’ai pas encore signé le décret, bien qu’il soit fin prêt», a en effet déclaré Abdelilah Benkirane à l’occasion de ce meeting, lors même qu’il appelait les militants du PJD à oeuvrer au service des aspirations du pays.

Nul besoin de dire que les citoyens restent dubitatifs quant à ce bilan dont Benkirane se montre si fier.

Par Hicham Alaoui
Le 26/11/2014 à 05h57