Benkirane et les syndicats: "Je t’aime, moi non plus"

Abdelilah Benkirane avec des militants de l'UNTM, syndicat proche du PJD, lors de la célébration du 1e Mai 2014.

Abdelilah Benkirane avec des militants de l'UNTM, syndicat proche du PJD, lors de la célébration du 1e Mai 2014. . Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. Alors que le chef du gouvernement dit ne vouloir négocier qu’avec les centrales syndicales "authentiques", les syndicats proches de l’Istiqlal et l’USFP font monter la pression. Décryptage.

Le 01/10/2014 à 20h34

C’est sur le quotidien Al Ahdath Al Maghribiya, daté du 2 octobre, qu’on peut lire cette confession du chef du gouvernement. Dans une réunion, tenue dimanche, avec des responsables du PJD de la région du Gharb, Abdelilah Benkirane leur a expliqué, que "si le dialogue social a lieu, il refuse de se mettre à table avec les syndicats qui ont connu des scissions et qu’il ne négociera qu’avec les centrales syndicales authentiques", rapporte le quotidien proche de la gauche. Selon nos confrères, une bonne partie des syndicats sont touchés par la "fièvre scissionniste" à commencer par le bras syndical du parti dont le chef du gouvernement est secrétaire général. Le journal rappelle que l’Union nationale des travailleurs du Maroc (UNMT) connaît des divergences entre ses membres. "Mostafa Chtatbi, secrétaire général de l’antenne rbatie, avec d’autres membres ont annoncé la création du mouvement du 17 mai" qui appelle à la tenue d’un congrès extraordinaire pour remédier aux dysfonctionnements organisationnels et contrer "les manœuvres qui menacent de faire imploser la centrale PJDiste", peut-on lire sur Al Ahdath.

Scissions à la chaîne

Le quotidien énumère aussi les cas de syndicats qui sont menacés de scission : la Fédération démocratique du travail (FDT) qui se retrouve avec deux présidents (Abdelhamid Fatihi et Abderrahmane Azzouzi), mais aussi le cas de l’Union marocaine du travail (UMT) avec l’apparition du courant "démocratique" d’Abdelhamid Amine… A suivre la logique de Benkirane jusqu’au bout, celui-ci risque donc de se retrouver dans le futur dialogue social face à face avec son rival politique préféré Hamid Chabat et son organisation syndicale l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM)…

Mais justement, ce dialogue social tarde à être amorcé, au point d’exaspérer les syndicats. Le journal Al Ittihad Al Ichtiraki, annonce en Une, la décision commune de l’UGTM et la FDT de mener une grève générale. Le communiqué relayé dans les colonnes de l’organe officiel de l’USFP appelle "les bases ouvrières à serrer les rangs et à se mobiliser pour mener toute forme légitime de militantisme pour rendre honneur à la classe des travailleurs et au travail syndical". Comprenez, ça va chauffer pour Benkirane !

Par Fahd Iraqi
Le 01/10/2014 à 20h34