Benkirane reçoit des dissidents du MP, Laenser lui demande des explications

Mohand Laenser

Mohand Laenser . DR

Revue de presseKiosque360. Mohand Laenser, SG du MP, n’a pas apprécié que le chef du gouvernement reçoive ses détracteurs au sein du parti. Il s’est, de même, opposé au nom du nouveau parti que ceux-ci tentent de créer.

Le 29/05/2016 à 19h55

Mohand Laenser, le secrétaire général du MP, a affirmé avoir exigé des explications du chef du gouvernement, ce dernier ayant reçu des dissidents du MP. Parmi eux, l’ancien ministre Saïd Oulbacha, qui est à la tête d’un mouvement de contestation au sein du MP et a été récemment reçu par Abdelilah Benkirane, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 30 mai. 

Oulbacha et ses compères sont même allés jusqu’à annoncer la création d’un nouveau parti, le Mouvement originel (ou authentique) populaire, et ce après avoir claqué définitivement la porte du MP. Un congrès constitutif a été programmé, mais la dénomination de la nouvelle formation politique a été contestée par la direction du Mouvement Populaire et refusée par le ministère de l’Intérieur.

Selon Mohand Laenser, Abdelilah Benkirane a reçu Saïd Oulbacha en sa qualité de chef du gouvernement, ce qui est tout à fait dans son droit. Et cela ne va finalement pas nuire aux intérêts du MP. Si Benkirane a reçu ses détracteurs, il leur a expliqué que cela n'impliquerait aucun changement et que la loi se doit d' être appliquée. Ainsi, toute personne désirant former un parti politique doit réunir un dossier à présenter au ministère de l’Intérieur, qui doit ensuite donner son approbation.

Mohand Laenser a de même reconnu que son parti avait présenté une opposition au ministère de l’Intérieur, concernant le nom du nouveau parti, et seulement le nom. Car, explique le chef de file du MP, son parti ne peut s’opposer à la création d’une nouvelle formation, lui qui a été créé, au début, justement pour combattre le système du parti unique. Cependant, choisir le nom de mouvement «originel» ou «authentique» pour la nouvelle formation reviendrait à dire que le MP, qu’il dirige, serait un mouvement populaire «falsifié» ou «factice». «Et cela, nous ne pouvons l’accepter. La Constitution ne le permet pas non plus», tranche Laenser, cité par le journal.

Concernant les élections législatives du 7 octobre, le chef de file du MP a annoncé la décision du parti de couvrir, pour la première fois, toutes les circonscriptions électorales. Le MP ne couvrait, par le passé, que les circonscriptions où il avait des chances de remporter des sièges, mais il s’est rendu compte que, dans ceux où il ne se présentait pas, il perdait des voix pour les listes nationales. Le parti ne compte plus refaire cette erreur.Pour ce qui est de ses chances, il indique que, si tout va bien, le MP pourrait remporter entre 60 et 65 sièges sur un total de 395, «si tout va bien», insiste le patron du MP. Car, dit-il, le parti a souvent fait l’objet des attaques internes et externes à la veille des campagnes électorales. Lors des dernières élections législatives, par exemple, les luttes internes, dans certaines circonscriptions, lui ont fait perdre pas moins de 12 sièges.

Par ailleurs, Mohand Laenser, qui vient d’accorder un entretien au journal Al Akhbar, à paraître ultérieurement, s’en est pris au gouvernement à cause du retard dans l’adoption de certaines lois organiques, principalement celle relative à la mise en œuvre de l’officialisation de la langue amazighe. «Nous ne connaissons pas les raisons de ce retard et nous ignorons qui va en assumer la responsabilité», affirme-t-il. De même, Laenser n’a pas, non plus, manqué de mettre en garde contre les velléités de certains partis de la majorité qui comptent s’approprier les réalisations positives du Gouvernement. «Nous formons un gouvernement solidaire et nous assumons, ensemble, aussi bien ses bonnes que ses mauvaises réalisations», soutient-il.

Par Bouthaina Azami
Le 29/05/2016 à 19h55