Bouteflika veut «concurrencer» le Maroc en Afrique

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Revue de presseKiosque360. Le président Abdelaziz Bouteflika a ordonné à son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, d’orienter les efforts économiques de l’Algérie vers l'Afrique. Et contrer la projection de puissance du Maroc.

Le 31/01/2015 à 07h24

Des «instructions» ont été données par le président Abdelaziz Bouteflika à son ministre Lamamra afin d’investir davantage le continent africain, révèle Al Massae, dans son édition du 31 janvier au 1er février. Alors que les indicateurs économiques en Algérie sont au rouge, en raison de l’effondrement historique des cours du pétrole, -au-dessous de la barre de 50 dollars le baril -, le voisin de l’est voudrait compenser le manque à gagner en orientant ses efforts vers un continent riche en opportunités économiques, explique le quotidien. «Le président algérien Abdelaziz Bouteflika s’est entretenu avec son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et lui a donné des instructions afin de discuter avec ses homologues de l’Energie et de l’Industrie, respectivement Youssef El Youssoufi et Abdessalam Bouchareb, de projets d’investissements que pourraient lancer des sociétés algériennes en Afrique subsaharienne», rapporte la publication, en citant des sources proches de la diplomatie algérienne.

Toujours selon la même source, le président Bouteflika aurait ordonné à son chef de la diplomatie d’examiner la possibilité de renforcement de la présence africaine de la société nationale algérienne des hydrocarbures (Sonatrach) en réorientant ses activités vers la prospection pétrolière, notamment en Afrique subsaharienne.

D’après la même source, l’économie algérienne a montré ses limites après le recul des cours du pétrole d’autant plus que le pays voisin comptait beaucoup sur les recettes engrangées de l’exportation du gaz et des hydrocarbures.

Pour contrer les intérêts du Maroc …

«L’Algérie s’est focalisée jusqu’ici sur l’Europe en laissant le champ libre au Maroc», relèvent des experts algériens, qui en voudraient pour preuve la projection de puissance économique du royaume en Mauritanie, au Gabon et en Côte-d’Ivoire. Ces experts, cités par Al Massae, se seraient rendu compte que des sociétés marocaines avaient investi divers secteurs constituant la colonne vertébrale des économies africaines tels que le bâtiment et les services. «Les sociétés algériennes sont appelées à réorienter leurs activités vers des pays comme le Sénégal, le Gabon et la Mauritanie», recommandent-ils.

«La présence marocaine en Afrique s’est nettement renforcée ces dernières années en Afrique », relève Al Massae, en indiquant que cette projection de puissance marocaine constituait une source de préoccupation pour l’Algérie.

Par Ziad Alami
Le 31/01/2015 à 07h24