Chose promise, chose due. L’opposition algérienne a réussi à maintenir son mot d’ordre de manifester à Alger, envers et contre les autorités qui ont mobilisé ce mardi 24 février des milliers d’éléments de sécurité pour tenter d’interdire cette manifestation. Dès les premières heures, les manifestants ont commencé à dévaler les artères de la capitale algérienne à destination de la place de la Grande Poste, au centre-ville, conformément à l’appel de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLDT), rapportent les principaux titres de la presse algérienne, dans leur édition électronique de ce mardi 24 février.
Comme l’avait annoncé LE360 dans son édition du 5 février, cette manifestation, qui coïncide avec l’anniversaire de la nationalisation du secteur des hydrocarbures, avait pour objectif d’exprimer le ras-le-bol du peuple algérien contre «la mauvaise gestion de la manne pétrolière» et le projet d’exploitation du gaz de schiste dans la région de Tamanrasset, au sud du pays.
Depuis deux mois, jour pour jour, le sud algérien vit au rythme des soulèvements populaires contre les effets dévastateurs de l’exploitation du gaz de schiste sur la santé de cette population qui a déjà fort à faire avec les séquelles des essais nucléaires datant de la période coloniale. In Saleh, théâtre des essais d’exploitation de ce gaz «ennemi de l’homme et de la nature», a réussi le pari de trois mois de soulèvements, souvent confrontés à une répression sanglante de la part des autorités.
Ces manifestations, qui ont pu s’étendre à d’autres wilayas algériennes, voire à Lyon et Paris, sont aujourd’hui couronnées par ce grand rassemblement tenu au centre d’Alger, de la place de la Grande Poste jusqu’au Front de mer, où se trouve le siège du Parlement, en passant par la Place des martyrs.
Grand acquis de cette manifestation, elle a brisé le mur de la peur et défié des centaines de policiers casqués, armés de bâtons et de boucliers qui avaient pris place un peu partout à Alger, rapportent les médias algériens.