Elections: L’Istiqlal et l’USFP reviennent à la charge!

Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP, et Hamid Chabat, SG de l'Istiqlal.

Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP, et Hamid Chabat, SG de l'Istiqlal. . DR

Revue de presseKiosque360. L’Istiqlal et l’USFP relancent leur proposition controversée de créer une commission nationale indépendante pour la supervision des élections.

Le 23/10/2014 à 06h18

Il semblerait que les décisions du Conseil des ministres n’engagent pas l’Istiqlal et l’USFP. Pas plus tard que le 14 octobre, le roi, "garant du choix démocratique du royaume", comme le stipule le nouveau texte constitutionnel, avait confié la mission de la supervision des élections au Chef de gouvernement. Un acte salué comme étant "historique" par la presse nationale. A juste titre d’ailleurs, puisque c’est la première fois dans l’histoire politique du royaume que la supervision électorale est confiée à un chef de gouvernement et non pas à un ministre de l’Intérieur. Le bon sens voulait ainsi que cette initiative soit accueillie comme un nouvel acquis démocratique. Or voilà, il paraît que cela n’est pas entendu de la même oreille. "Malgré l’arbitrage royal, Istiqlaliens et USFPéistes relancent leur proposition de créer une commission nationale indépendante pour la supervision des élections", relève Al Ahdath Al Maghribiya, dans son édition de ce jeudi 23 octobre. Il en a résulté que les travaux de la Commission de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Habitat, qui devaient porter, mercredi 22 octobre, sur le projet de loi relatif à la révision des listes électorales, ont été bloqués par le "veto" socialo-istiqlalien ! Al Ahdath Al Maghribiya évoque une "noyade" desdits travaux sous une rafale de "points d’ordre" arborés par les députés des deux partis de l’opposition qui voulaient imposer à tout prix leur proposition controversée sur la table de la commission. Pour ces partis, il était hors de question de débattre du projet de loi portant révision des listes électorales avant leur proposition de loi. Une polémique qui n’est pas près de se terminer en dépit du verdict du dernier Conseil des ministres présidé par le roi et malgré cette énorme pression du temps sachant bien que les prochaines échéances électorales approchent à pas de géant (mi-juin 2015) ! L'Istiqlal et l’USFP semblent n’en avoir cure, et ce n’est surtout pas ce "flirt" annoncé entre le ministre de l’Intérieur et les députés PJD qui va leur faire changer d’avis.

L’Intérieur et le PJD enterrent leur hâche de guerre

"Le ministère de l’Intérieur se soumet aux conditions électorales du PJD", rapporte Assabah, en précisant que, depuis l’arbitrage royal, lors du dernier Conseil des ministres, les ardeurs se sont calmées de part et d’autre. La supervision des élections sera désormais du ressort du Chef de gouvernement alors que la question de leur transparence relèvera du ministère de l’Intérieur. Une clarification qui, toujours selon Assabah, aurait poussé le chef de gouvernement à agir de manière à rétablir le courant entre le ministre Hassad et des députés PJD "très sourcilleux" sur le rôle de l’Intérieur dans les opérations électorales. Premier résultat de cette intervention : "Les députés PJD retirent leur proposition de loi fixant les critères et autres préalables du contrôle indépendant et neutre des échéances électorales", relève le quotidien. Sur cette même lancée, la direction du PJD est intervenue auprès de ses députés afin de cesser de mettre en doute le travail des experts de l’administration territoriale, sachant que, en vertu de l’arbitrage royal, ces derniers seront désormais placés sous l’autorité du chef de gouvernement. Une "suspicion" qui n’est près de s’estomper, d’autant moins que le PI et l’USFP restent cramponnés à leur proposition de loi et veulent à tout prix impliquer le corps des magistrats dans la supervision des élections, certifie le quotidien.

Bienvenue au vote électronique!

D’après Al Massae, le ministère de l’Intérieur travaillerait d’arrache-pied sur la création d’une application informatique offrant aux citoyens la possibilité du "vote électronique". "Cette option permettra de régler nombre de problèmes susceptibles d’entraver le déroulement de l’opération électorale dans un climat sain et transparent", fait valoir le quotidien, dans sa livraison de ce jeudi 23 octobre. Et ce n’est pas tout. "Cette technique offrira également le moyen à Maroacons du monde de pouvoir voter lors des prochaines échéances", poursuit la même publication. Seulement voilà, Al Massae s’interroge sur le silence qui aurait été observé sur ce projet par le chef de gouvernement et le ministre de l’Intérieur. "Pourquoi Benkirane et Hassad n’ont-ils à aucun moment évoqué la possibilité du recours au vote électronique?", se demande le quotidien. Sans doute ont-ils aujourd’hui plus de visibilité, après l’arbitrage royal.

Par Ziad Alami
Le 23/10/2014 à 06h18