Gouvernement Benkirane : les scénarii de la sortie de crise

Un projet de loi devra bientôt être soumis au Conseil de gouvernement.

Un projet de loi devra bientôt être soumis au Conseil de gouvernement. . DR

Toute la presse a consacré ses colonnes aux différentes pistes pour sauver la majorité.

Le 12/05/2013 à 19h39, mis à jour le 12/05/2013 à 21h34

La décision du Conseil national de l’Istiqlal de quitter le gouvernement fait la Une de tous les titres de presse de ce lundi 13 mai. Au-delà de l’information en elle-même, pour les quotidiens, l’heure est au décryptage. "Et maintenant qu’est-ce qu’on fait ?", s’interroge Aujourd’hui le Maroc. "Comment sauver la majorité ?", se demande de son côté L’Economiste. Le quotidien économique liste sur ses colonnes "les scénarios pour sauver la majorité".

En somme, "Benkirane est face à deux pistes : reconfigurer les partis de la majorité ou des élections anticipées". En effet, "cette décision de l'Istiqlal, (…) ouvre la voie à des élections législatives anticipées ou à un simple remaniement du gouvernement, dirigé par le PJD", commente le quotidien français Le Monde, qui s’est également fait l’écho de cette "crise politique" qui touche le pays, soulignant au passage que le Maroc "reste confronté à une situation économique et sociale délicate". Le Monde n'est pas le seul support étranger à avoir couvert l'événement. "L'Istiqlal claque la porte du gouvernement Benkirane", titre l'hebdomadaire continental Jeune Afrique. Quant au quotidien algérien, Chourouk, il s'est plutôt attardé sur les derniers propos de Chabat concernant l'implication de l'Algérie dans le dossier du Sahara.

Tout est encore "possible"

Une troisième hypothèse s’ajoute à la liste des scénarii, si l’on en croit Les Eco : "Satisfaire aux conditions posées par Chabat et sauver la coalition". Pour le quotidien, "toutes les options sont envisageables" et "restent entre les mains du chef du gouvernement". Toutes, y compris celle de "la carte du RNI" qu’il évoque sur ses colonnes. Al Ittihad Al Ichtiraqi, lui, avance une cinquième option, celle de maintenir un gouvernement sans majorité. Même son de cloche du côté des autres titres arabophones, notamment Al Khabar, Al Massae et Al Akhbar, qui adoptent pratiquement la même lecture de cette décision politique sans-précédent au Maroc.

De son côté, le quotidien de l’USFP, Libération, parle d’un retrait "tactique" de l’Istiqlal "sous le parapluie de la Constitution". Selon le journal, "l’Istiqlal quitte le gouvernement sans vraiment partir". Ce qui ne semble pas être l’avis de Annahar Al Maghribia qui avance que "l’Istiqlal a perdu patience". Le SG du parti de la balance, Hamid Chabat, aurait même mis au défi Benkirane "pour un débat télévisé en direct", avance le journal sur sa Une.

Qu’en disent les partis ?

Malgré une première page largement consacrée à ce qu’il désigne comme "un événement majeur", on remarquera que le journal du parti de l’Istiqlal, en l’occurrence L’Opinion, se contente des faits, ou presque. "Le conseil national du parti de l’Istiqlal (PI) décide le retrait du gouvernement et se réfère à l’article 42 de la Constitution", titre L’Opinion. Il poursuit en soulignant par ailleurs "l’adhésion totale" du parti à la volonté du roi", faisant référence au maintient des ministres de l’Istiqlal "au sein du gouvernement en attendant un mémorandum du parti".

Sur la Une de son quotidien Al Bayane, le PPS n’y va pas de main morte et affirme que le parti restera "fidèle à ses orientations et à ses alliés", coupant court à tout débat sur la position du troisième parti de la majorité.

Quelle sera la prochaine étape ? C’est la question que tout le monde se pose. En attendant l’arbitrage royal, le gouvernement Benkirane doit continuer "normalement" à gérer les affaires du pays. Une chose est sûre : il y aura un avant et un après 11 mai 2013 aussi bien pour le gouvernement Benkirane que pour ces deux piliers, à savoir le PJD et l’Istiqlal.

Par Sophia Akhmisse
Le 12/05/2013 à 19h39, mis à jour le 12/05/2013 à 21h34