Immigration: le Maroc, gendarme de l’Europe?

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Le Maroc joue le rôle de gendarme de l’Europe en matière de lutte contre l’immigration clandestine, en contrepartie d’un soutien à ses intérêts en rapport notamment avec la question du Sahara, soutient le quotidien El Pais dans un long reportage paru le 1er mai.

Le 02/05/2016 à 12h01

A l’instar de la Turquie, le Maroc, qui vient d’achever la construction de sa propre clôture autour de la frontière de Melilia, "joue le rôle de gendarme (de l’Europe), mais la contrepartie obtenue par ce pays n’est pas bien définie", ajoute le journal dans un reportage consacré à ce sujet.

Le journal espagnol relève que la clôture construite par le Maroc autour du préside de Melilia est "une illustration claire de la mission de filtrage assumée par le Royaume en matière de contrôle des flux migratoires pour le compte de l’Espagne et l’Europe".

Interrogé par El Pais sur la contrepartie perçue par le Maroc pour cette mission, le ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, a évité de répondre de manière directe à cette question.

"La Turquie est en train de fournir un grand effort et elle doit être récompensée. Je suis préoccupé par cette comparaison injuste avec le Maroc", a-t-il dit, ajoutant que des menaces comme le terrorisme, le trafic de drogue et les mafias de l’immigration clandestine ne peuvent pas être affrontées sans la collaboration du Maroc.

Et d’ajouter que "le Maroc considère qu’il n’est pas bien traité par l’Union européenne. Il y a eu dernièrement un litige (entre les deux parties) en rapport avec le Sahara. Il y a des questions qui doivent être traitées avec sensibilité".

Par Abdeladim Lyoussi
Le 02/05/2016 à 12h01