Justice sociale: les recettes de Zapatero pour le Maroc

José Luis Rodriguez Zapatero a été Premier ministre en Espagne de 2004 à 2011.

José Luis Rodriguez Zapatero a été Premier ministre en Espagne de 2004 à 2011. . DR

Revue de presseKiosque360. Travailler sur l’enseignement et les enseignants, développer la culture de la prévention et militer pour l’égalité des genres sont les principales recommandations de l'ancien premier ministre espagnol pour obtenir une meilleure justice sociale au royaume.

Le 21/02/2016 à 21h52

Le Forum organisé au Parlement à l'initiative du Parti Justice et développement a été l’occasion de revenir sur les inégalités sociales au Maroc. Ainsi, selon Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, «les puissants de ce monde ont tout ce qu’ils veulent alors que les autres, en revanche, vivent dans la misère totale», rapporte Akhbar Al Yaoum dans son numéro de ce week-end des 20 et 21 février. En vérité, ce forum a été organisé par la Chambre des conseillers et non pas par le PJD comme le laisse supposer Akhbar Al Yaoum, un journal proche des islamistes. De plus, ce forum a bénéficié du haut patronage du roi Mohammed VI.

Pour le Chef de gouvernement, si le Printemps arabe a eu lieu, c’est en partie parce que les puissants se sont accaparés l’argent et le pouvoir et ont laissé les autres livrés à leur sort. Un point de vue que semble partager José Luis Rodriguez Zapatero, ancien président du gouvernement espagnol de 2004 à 2011. «Ce monde n’est pas celui des puissants et des fortunés uniquement. Les pauvres, qui n’ont rien, ont aussi droit à leur part. C’est cela le secret de la justice sociale», affirme Zapatero.

Pour réussir ce défi, l'ex-premier ministre du gouvernement espagnol a livré une recette: «Il faut partir d’une base où tous les citoyens sont égaux. Pour leur part, les citoyens doivent sentir que l’Etat ne les a pas oubliés. Ce qui développe un sentiment de patriotisme. Ceci nécessite la protection des droits des citoyens depuis la naissance, jusqu’à la mort», précise le journal.

En second lieu, l’éducation et l’enseignement obligatoire avant l’âge de 16 ans doivent être placés au centre de tous les intérêts poursuit Zapatero. L’abandon scolaire, pour sa part, doit être combattu. «Chaque enfant qui abandonne l’école est un enfant que nous avons abandonné», souligne-t-il.

Par ailleurs, les enseignants sont à placer en tête des corps dont il faut prendre soin. «Les meilleurs pays sont ceux qui ont les meilleurs enseignants. Ce sont les pays où les enseignants sont le plus aidés par leurs gouvernements», ajoute Zapatero.

En outre, avoir un bon système de santé semble ne pas être très difficile à atteindre, selon les propos du responsable espagnol. «Si l’Espagne dispose de l’un des meilleurs systèmes au monde, ce n’est pas à travers les investissements mais bien grâce à la culture de la prévention», a précisé l'ex- président du gouvernement espagnol.

Les retraites et les personnes à besoins spécifiques, ainsi que l’équité hommes-femmes sont des dossiers sur lesquels il faut travailler sans relâche. «Prendre soin de la femme et de sa santé peut changer tout un pays», conclut Zapatero.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 21/02/2016 à 21h52