La "force douce" des Etats-Unis contre le terrorisme

Brahim Taougar

Revue de presseKiosque360. Les stratèges militaires savent qu’il ne suffit pas de gagner des batailles pour gagner la guerre. Celle qui oppose de nombreux pays à l’obscurantisme et au terrorisme ne se gagnera pas seulement avec les armes.

Le 21/11/2014 à 06h47

Les stratèges militaires savent qu’il ne suffit pas de gagner des batailles pour gagner la guerre. Celle qui oppose de nombreux pays à l’obscurantisme et au terrorisme ne se gagnera pas seulement avec les armes, mais aussi avec des idées, des projets et des principes d’ouverture, de solidarité et de tolérance. Les Etats-Unis viennent d’inaugurer un nouveau front dans la lutte contre Daech. Une guerre douce, comme l’a qualifiée le quotidien Akhbar Al Yaoum en Une. En effet, le pays de l’Oncle Sam vient d’ouvrir officiellement, à Marrakech, un nouveau front dans sa guerre contre Daech, front qui se base sur la force douce consistant à encourager l’initiative individuelle, la création d’entreprises, l’innovation et les nouvelles technologies de communication.

Prendre les jeunes par la mainDans son discours inaugural du 5ème Sommet mondial de l’entrepreneuriat qui se tient à Marrakech, Joe Biden, vice-président des Etats-Unis, a soutenu que ce front vise à donner en exemple non pas les vidéos sanglantes de Daech, mais des exemples de réussite d’entreprises créées par des jeunes. En somme, les Etats-Unis veulent appuyer les projets innovants portés par de jeunes arabes sur la base des nouvelles technologies de communication. Joe Biden a révélé que les Etats-Unis lanceraient prochainement un projet qui portera le nom de Christopher Stevens, ambassadeur américain assassiné à Benghazi en septembre 2012. Ce projet sera doté d’un capital d’un milliard de dollars à l’horizon 2018, pour soutenir les projets portés par les jeunes musulmans.

Une position qui ne change pasRappelons que Joe Biden, avant d’aller à Marrakech, a fait le déplacement pour se rendre dans la capitale spirituelle de Fès, où il a été reçu en audience par le Souverain. Au terme des entretiens, chacune des parties a publié un communiqué qui reflète ses préoccupations, souligne Akhbar Al Yaoum. La Maison blanche, dans un communiqué, a affirmé que les entretiens avaient porté sur «l’importance des aspects non militaires» dans la lutte contre les mouvements «extrémistes violents». Le Cabinet royal, pour sa part, a indiqué que les discussions ont traité des «derniers développements dans l’affaire du Sahara et des sujets régionaux et internationaux, surtout la situation dans les régions du Sahel et du Moyen-Orient et le conflit arabo-israélien». Dans une réponse à mots couverts aux critiques du souverain quant à la position floue des Etats-Unis concernant notre intégrité territoriale, Joe Biden a réitéré la position américaine qui consiste à dire que le projet d’autonomie est «une initiative sérieuse, réaliste et crédible». Selon l’agence américaine PR Newswire, les deux parties ont mis l’accent sur le caractère stratégique des relations bilatérales. Le volet sécuritaire s’est accaparé la part du lion dans les entretiens. Joe Biden a longuement écouté le Souverain sur les aspects non militaires de la lutte anti-terroriste, vu l’expérience probante du Maroc en la matière tant sur le plan interne qu’africain.

Partenaire stratégique dans la lutte anti-terroriste, le Maroc, premier pays à avoir reconnu les Etats-Unis dans le monde, mérite mieux de la part de l’administration américaine. La versatilité de la température des positions américaines, selon qu’il s’agisse des républicains ou des démocrates, n’est pas conforme à la constance avec laquelle notre pays appuie l’ouverture, la tolérance, œuvre pour la paix et lutte contre le terrorisme. Après tout, la réciprocité est l’une des règles du droit international…

Par Amine Haddadi
Le 21/11/2014 à 06h47