Le complot algérien pour semer la discorde entre Mohammed VI et Benkirane

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Revue de presseKiosque360. Les autorités algériennes tentent de faire de leur pays une terre d’accueil pour l’Organisation des frères musulmans. Pour cela, l’Algérie organise un congrès mondial des partis islamistes, auquel le PJD a été convié. Une initiative qui va contre les intérêts du Maroc et de ses alliés.

Le 22/05/2016 à 21h04

Alger vient de recevoir le feu vert des Etats-Unis pour la renaissance de l’Organisation des frères musulmans. En effet, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 23 mai, l’Algérie s’apprête à abriter un congrès international des partis islamistes, quelques mois seulement après avoir affirmé son refus de classer l’Organisation des frères musulmans comme organisation terroriste. Et ce, contrairement à un grand nombre de pays de la région qui se sont adressés, à ce propos, à l’Organisation de la Ligue arabe.

Ce congrès devrait, ainsi, permettre à l’Organisation des frères musulmans, interdite en Egypte et bannie par plusieurs pays arabes, une nouvelle naissance en Algérie, non loin de sa terre d'origine, soit l’Egypte.Le PJD, en tant que parti islamiste, est convié à ce congrès. Or, estime Assabah, au cas où Abdelilah Benkirane, son secrétaire général, accepterait d’y participer, il irait contre le principe de la communauté du destin entre le Maroc et ses alliés, les pays du Golfe.

Selon un responsable du Mouvement de la société pour la paix (MPS, ou Hamas en arabe), ce congrès verra la participation des chefs des principaux partis islamistes maghrébins: le PJD du Maroc, Ennahda de Tunisie, le Parti de la justice et de la construction libyen et le Parti du rassemblement national pour la réforme et le développement de la Mauritanie, qui signeront une «charte de principe pour la coopération et la coordination». Les cinq partis devraient également s’engager à se rencontrer plus souvent pour coordonner leurs actions et confronter leur visions et points de vue.

Selon Assabah, cette initiative de l'Algérie risque d'aggraver ses rapports déjà conflictuels avec certains pays arabes, notamment les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite.Cela dit, des sources au PJD, citées par le journal, affirment que le parti islamiste marocain aborde avec précaution toute initiative venant de l’Algérie, étant donné que ce pays ne fait pas figure d’exemple en matière de transition démocratique. Aussi, le PJD ne se voit-il pas participer, avec les partis de ce pays, à un processus contrôlé par l’institution militaire. Laquelle institution ne cache plus, d’ailleurs, ses inimitiés envers le Maroc, ses intérêts et, surtout, ses alliances stratégiques.

L’Algérie, affirme le journal, vient ainsi de mettre en exécution un plan qui vise à tirer profit des deux expériences islamistes qui ont réussi dans la région, soit celle d’Ennahda en Tunisie et celle du PJD au Maroc, pour s’ériger en pays protecteur des islamistes modérés dans le monde arabe. La mise en œuvre de ce plan a démarré avec l’organisation, il y a un peu plus d’un mois, d’un congrès maghrébin des partis du centre, tenu à l’occasion du 68e anniversaire du congrès de Tanger. Ce congrès a connu la participation des cinq partis islamistes maghrébins et sa déclaration finale a mis l’accent sur la volonté et l’intention de ces formations islamistes de rapprocher les peuples de la région, dans l’objectif d’instaurer l’unité tant désirée.

Par Amyne Asmlal
Le 22/05/2016 à 21h04