Le Maroc, «terrain de jeu» crucial pour l’Iran et l’Arabie Saoudite

Hassan Rouhani, président iranien.

Hassan Rouhani, président iranien. . DR

Revue de presseKiosque360. L’Arabie Saoudite se préparerait à lancer une grande contre-offensive en riposte à l’accord international reconnaissant l’Iran en tant que puissance nucléaire et en prévision de la tentative iranienne d’étendre son «influence» à des pays alliés, notamment le Maroc.

Le 19/07/2015 à 22h00

Entre Ryad et Téhéran, la partie de bras de fer risque de se durcir après la signature de l’accord de Vienne qui reconnaît l’Iran comme «puissance nucléaire». Suite à cet accord, l'Arabie Saoudite a mis en garde contre toute nouvelle tentative iranienne d'étendre son influence à des pays arabes sunnites.

Le Maroc serait en effet devenu le terrain d’un «jeu d’influence» crucial pour Ryad et Téhéran, soulignent les principaux titres de la presse nationale qui se font l’écho, dans leur édition de ce lundi 20 juillet, d’une mise en garde du magazine américain Foreign Policy (FP), proche du Parti républicain, parti conservateur américain.

«Foreign Policity révèle que le Maroc se trouve dans le tourbillon d’une guerre diplomatique entre l’Iran et l’Arabie Saoudite », rapporte Al Massae qui indique que «l’Arabie Saoudite cherche à élargir son champ d’influence au Maroc à travers la politique de construction de mosquées et ses relais culturels et religieux» en prévision de toute tentative iranienne de stopper l’extension du courant chiite à travers les pays arabes sunnites, notamment le Maroc.

Al Massae rappelle la sortie, au lendemain de la signature de l’accord nucléaire, du ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, qui avait déclaré que la levée des sanctions économiques contre l’Iran devrait profiter au peuple iranien. Il avait de même mis en garde contre toute «nouvelle aventure» iranienne visant à «créer des problèmes» dans le monde arabe.

Même son de cloche chez Akhbar Al Yaoum, qui relaye la mise en garde du Foreign Policy contre le risque de voir l’Iran profiter de la levée de l’embargo économique pour étendre la zone d’influence de l’Islam chiite en Egypte et au Maroc notamment.

Face à ce jeu de coudes entre Ryad et Téhéran, le royaume préfère observer le silence.«Le Maroc, au sortir d’une mini-crise diplomatique avec l’Iran, garde le silence au sujet de l’accord nucléaire signé entre Téhéran et l’Occident», relève en effet le quotidien, qui en veut pour preuve le refus du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de se prononcer, à l’issue du dernier conseil du gouvernement, sur cet accord. A la question d’un journaliste, il a ainsi prétexté que ce sujet n’était pas inscrit à l’ordre du jour.

Même tonalité (prudente) relevée dans les colonnes d’Assabah, qui titre : «Les mosquées du Maroc au cœur du conflit entre l’Arabie Saoudite et l’Iran». «Des sources diplomatiques révèlent que le Maroc sera, dans un futur proche, le théâtre d’une guerre froide entre Ryad et Téhéran, notamment concernant le dossier de la construction de mosquées, au point que Ryad a proposé de contribuer au financement de cette opération», souligne encore Assabah.Le quotidien rappelle que le Maroc a convoqué le chargé d’affaires auprès de l’ambassade d’Iran à Rabat pour lui confier ses protestations contre la parution, sur le site Fares News, relevant de la Garde révolutionnaire iranienne, d'un article accusant le Maroc de «servir l’agenda des Etats-Unis et d’Israël».

Par Ziad Alami
Le 19/07/2015 à 22h00