Les mensonges grotesques d’un ancien premier ministre algérien

Abdessalam Bélaïd, converti en enseignant à l’université, après une année passée à la tête de l’Exécutif algérien (1992 à 1993).

Abdessalam Bélaïd, converti en enseignant à l’université, après une année passée à la tête de l’Exécutif algérien (1992 à 1993). . DR

C’est la plus belle escroquerie intellectuelle qui ait jamais été perpétrée en ce début du XXIème siècle, celle que vient de commettre un ancien premier ministre algérien, dans un livre truffé de maxi-mensonges sur Hassan II et Bourguiba. Autopsie.

Le 21/11/2014 à 19h27

Savez-vous pourquoi le projet du Grand Maghreb a échoué? Pour vous «édifier», un ancien premier ministre, visiblement en quête de «gloire» au soir de sa carrière «politichienne», a commis un livre tout ce qu’il y a de délirant et d’affabulatoire. «L’Union économique maghrébine est-elle possible?», titre l’éminentissime auteur de ce livre, Abdessalam Bélaïd, converti en enseignant à l’université, après une année et une seule – véritable record de longévité!- passée à la tête de l’Exécutif algérien (1992 à 1993). Mais passons, car là n’est pas la question. La question est plutôt de savoir si cette sacro-sainte «Union économique maghrébine est possible». En apparence, un titre incitatif, brûlant d’actualité, voire porteur de possibilité d’avenir. «Un succès de librairie», applaudit la presse algéroise, qui se félicite, tous klaxons ouverts, de la parution de la version arabe de ce chef-d’œuvre, joli exemple de ce que doit être la «recherche académique» avec tout ce que cela comporterait de rigueur et d’objectivité. Voilà, c’est dit. Paraît-il, il va falloir en penser quelque chose. Or, rien. A part -et c’est incroyablement déconcertant- qu’il s’agit d’une effroyable escroquerie historico-intellectuelle.

Au fond, ce livre n’a servi que de prétexte à son auteur pour faire un procès sans appel contre Hassan II et Lahbib Bourguiba, rendus «coupables» de l’échec du projet du Grand Maghreb. L’auteur-académicien, justicier à ses heures perdues, renvoie donc dos à dos les deux grands leaders maghrébins, le premier pour ses présumées «visées hégémoniques» sur le Maghreb et le second, pour son prétendu «chacun pour soi»!! A en croire ce monsieur Bélaïd, seul Mohammed V aurait été «bienveillant» envers l’Algérie. Mais voilà ce que ne (nous) dit pas le «malveillant» livre de Belaïd : pourquoi l’Algérie a-t-elle trahi le Maroc de Mohammed V après s’être engagée à restituer au royaume ses propres territoires situés à sa frontière orientale, amputées par le colon français en guise de représailles contre le soutien historique apporté par les Marocains à leurs «frères» algériens alors sous occupation? Et pour revenir aux prétendues «visées hégémoniques» de Hassan II, pourquoi ne pas les attribuer plutôt à Ahmed Ben Bella (auteur de l’inénarrable «lamgharba hagrouna !», arborée hypocritement lors de l’historique raclée militaire administrée par les vaillantes FAR à l’armée algérienne, en 1963), et plus tard, à l’ex-colonel Houari Boumédiene, qui avait piqué une crise hystérique au lendemain de la récupération par le Maroc, en ce glorieux 6 novembre 1975, de ses provinces sahariennes des mains du colon franquiste ? Voilà les vraies questions que notre académicien ne s’est pas posées, sûrement par peur de «fâcher» les indéboulonnables maîtres d’Alger.

Les morts ont souvent tort !

Dans cet inénarrable chapelet de mensonges grotesques, l’ancien premier ministre algérien nous sert une autre affabulation selon laquelle Hassan II aurait «comploté» contre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), plus particulièrement contre son défunt président Yasser Arafat! D’après l’auteur, professionnel du mensonge, le monarque marocain aurait (vainement) tenté de convaincre Houari Boumédiene de «la nécessité de retirer à l’OLP son statut de représentant exclusif du peuple palestinien, conformément au vœu de l’ancien président américain Henri Kissinger» ! En un mot comme en mille, une insulte incommensurable aux énormes sacrifices consentis par Hassan II au service de la cause palestinienne, le royaume ayant toujours été la «Mecque» de tous les dirigeants arabes, y compris et surtout palestiniens. Est-il besoin de rappeler à l’auteur de «la possibilité du Maghreb économique» que s’il peut se targuer aujourd’hui de l’indépendance de son pays, c’est aussi et surtout grâce à l’aide substantielle voire cruciale apportée par les Marocains? Or comme par enchantement, selon la jugeote de l’ancien dirigeant algérien, c’est l’inverse qui serait vrai! Une chose reste sûre : l’émir Abdelkader se serait retourné dans sa tombe! On ne ment pas aux morts, encore moins aux vivants. Bélaïd l’a fait et c’est tout à son déshonneur. Pour cette chimérique «union économique maghrébine», sujet de sa lumineuse «thèse», il n’a pas dit mot. Entre nous, on s’en foutrait comme de cette ridicule bannière de la chimérique «RASD» honteusement inscrite sur la couv’ de son livre. Simplement caricatural!

Par Ziad Alami
Le 21/11/2014 à 19h27