Être fonctionnaire ne signifie pas forcément être à l’abri d’une décision contestable venue d’en haut. Certains l'ont appris à leurs dépens pour avoir vu diminuer subitement leurs émoluments de février de 1,5%. En effet, le quotidien Libération, dans sa livraison du 2 mars, assure que le gouvernement Benkirane, sans prévenir, a effectué des retenues sur salaire touchant des employés du service public. Ce qui a mis en colère Adelhamid Fatihi, secrétaire général du syndicat de la FDT. «Le gouvernement n’a pas le droit de procéder à ces retenues sur les salaires des fonctionnaires sans les aviser, soit par communiqué de presse, soit par circulaire ou par n’importe quel moyen», rapporte le journal francophone. Dès ce lundi, l’explication entre les syndicats et les décisionnaires devrait faire des étincelles puisque les directions de la Fédération démocratique du travail (FDT) et de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) se réunissent avec le gouvernement.
Selon Libération qui cite des sources gouvernementales, cette «taxe», qui varie entre 15 et 80 dirhams selon les salaires, entrerait dans le cadre de la couverture médicale obligatoire pour le secteur mutualiste. Une décision prise conjointement par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et celui de l'Economie et des Finances et parue dans le Bulletin officiel (BO), le 12 janvier 2015. L’Exécutif emploie cette même méthode pour les fonctionnaires grévistes. Mais voilà, en l’absence d’une circulaire ou de n’importe quel autre moyen de publicité, comme le rappelle Adelhamid Fatihi, cette ponction n’est en aucun cas légale, même si elle figure au Bulletin Officiel. Le prochain round de dialogue social risque d’être houleux.