Les syndicats craignent une nouvelle rupture du dialogue social

Le360

Revue de presseKiosque360. Lors de leur dernière rencontre avec le Chef du gouvernement, les syndicats ont émis un certain nombre de requêtes. Celles-ci seraient en cours d’étude afin de déterminer leur impact sur les finances de l’Etat. Mais les syndicats craignent qu’il ne s’agisse d’une manœuvre.

Le 07/07/2015 à 00h46

La rencontre du Chef du gouvernement avec les syndicats, après des mois de rupture du dialogue, était encore, il n’y a pas si longtemps, vue comme le signe précurseur d’un retour à la normale dans les relations entre les deux parties. Mais, vingt jours après cette rencontre, les syndicats commencent à s’inquiéter, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du mardi 7 juillet. «Le gouvernement prend en effet tout son temps pour étudier les requêtes des syndicats et pense sérieusement à reporter les discussions au lendemain des élections de septembre. L’objectif serait de se servir de ce dossier dans la campagne électorale, affirme une source citée par le quotidien.

Les syndicats ne voient donc pas d’un bon œil cette démarche, et la Confédération démocratique du travail (CDT) refuse le délai supplémentaire demandé par Benkirane. Dans un communiqué, elle accuse le chef du gouvernement d’avoir «failli, lors de la réunion qu’il a eue avec la CDT le 17 juin dernier, à ses engagements puisqu’il n’a apporté aucune réponse aux doléances des syndicats». Pour ces derniers, ces «manœuvres démontrent l’absence totale de volonté politique du gouvernement». Rappelons que le délai supplémentaire demandé par Abdelilah Benkirane avait pour objectif de lui permettre de se concerter avec ses conseillers chargés du dialogue social. «Pour le Chef du gouvernement, le dialogue social n’est pas une nécessité. Il est donc normal qu’aucun agenda ne soit encore fixé à ce jour. Vingt jours après la fameuse réunion, nous n’avons eu aucun retour», a indiqué pour sa part Mohamed Noubir Amaoui, secrétaire général de la CDT. Selon lui, il y a deux hypothèses: soit le Chef du gouvernement a vraiment besoin de temps pour approfondir l’étude des requêtes syndicales, soit il veut en gagner pour les élections.

De son côté, Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT), ne pensait pas non plus que le délai demandé par Benkirane «serait aussi long». Le syndicaliste craint que cela ne devienne une habitude après chaque rencontre. «Au début, nous avons pensé que la requête du Chef du gouvernement était logique, au vu des différents sujets ajoutés à l’ordre du jour par les syndicats. En même temps, nous nous attendions à une réaction, comme la constitution de la commission mixte et le démarrage de ses activités», indique-t-il au quotidien arabophone. Selon Akhbar Al Yaoum, qui cite une source gouvernementale, «les syndicats et le gouvernement n’ont pas la même notion du temps». Les requêtes des syndicats ont des conséquences financières. De plus, elles ont été présentées sous forme de package. Il est donc difficile, en l’espace de deux semaines seulement, de les étudier dans leur totalité. Quoi qu’il en soit, le Chef du gouvernement s’attend à recevoir des études des établissements de retraite, de la CNSS et du ministère des Finances sur les effets des requêtes syndicales sur le budget de l’Etat. Ces études ne peuvent pas se faire en quelques jours seulement.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 07/07/2015 à 00h46