Listes électorales: L'éternel débat

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Revue de presseKiosque360. Rejeté en commission à la deuxième Chambre, le projet de loi sur la révision des listes électorales fera l’objet d’une nouvelle lecture.

Le 26/11/2014 à 12h53

Dans son numéro de ce mercredi 26 novembre, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia rapporte que l’opposition a rejeté, à la Chambre des conseillers, le projet de loi relatif à la révision des listes électorales générales arrêtées à titre exceptionnel au 31 mars 2014, et ce en prévision des élections des membres des conseils communaux et régionaux, prévues en 2015.

Les opposants au projet ne dépassaient guère 7 conseillers contre 6 ayant voté pour ce texte au sein de la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales et des infrastructures qui compte 35 conseillers, relève la publication, soulignant que le projet de loi sera renvoyé à la première Chambre pour y introduire des amendements dans le cadre d’une nouvelle lecture.

Selon le quotidien, ce projet a essuyé une série de critiques, dont l’absence de concertation avec les partis politiques et le non respect de la procédure de soumission des lois aux Chambres du parlement, notamment celles relatives aux collectivités territoriales, au développement régional et aux questions sociales, telles qu’énoncées dans la constitution. D’autres sont allés jusqu’à demander le gel de la discussion du projet de loi pour permettre de trancher sur la composition de la deuxième Chambre, ajoute Al Ahdath Al Maghribia.

Lors du débat, l’opposition a appelé à réviser les listes électorales et à se référer aux registres de la Sûreté nationale comme base pour l'inscription automatique auxdites listes.A ce propos, le journal Akhbar Al Yaoum se fait l’écho des motivations ayant poussé le ministère de l'Intérieur à rejeter la proposition d'une révision globale des listes électorales sur la base des registres de la sûreté nationale. Dans une réponse écrite présentée à ce sujet à la Chambre des conseillers, le ministre de l’intérieur, Mohamed Hassad, a expliqué qu’une étude de terrain, menée sur un échantillon de 50.000 personnes titulaires de la carte d’identité nationale (CIN), avait montré que «28% des personnes interrogées avaient changé leur adresse sans avoir pris l'initiative de modifier leur CIN».

De plus, selon Hassad, cité par la publication, 2% des personnes sur lesquelles a porté l’étude sont décédées sans pour autant avoir été radiées du registre national, aucun système n’étant mis en place pour permettre aux services de l’état civil d’informer automatiquement des décès les services de sécurité.

Et le quotidien d’ajouter que l’enquête menée par le ministère de l'Intérieur a porté sur des personnes appartenant à différentes préfectures et provinces pour «s’assurer de l’exactitude des données enregistrées sur les registres de la sûreté nationale».

Les listes électorales, une polémique sans finChaque fois que commencent les préparatifs des élections, les groupes de l'opposition appellent à la nécessité d'une révision globale et en profondeur des listes et à l’adoption de la CIN en tant que document de base pour s’inscrire sur les listes électorales, et ce en conformité avec «les exigences constitutionnelles».Mais le projet de loi relatif à la révision exceptionnelle des listes électorales générales ne semble pas près de voir le jour, au vu de ce jeu de va-et-vient entre les deux chambres.

Par Hicham Alaoui
Le 26/11/2014 à 12h53