Mauritanie: Daech s’arme en petites bonbonnes de gaz marocaines

DR

Revue de presseKiosque360. Plusieurs dizaines de milliers de bonbonnes de gaz ont disparu! Dans les Provinces du Sud, les sociétés de distribution font état d'un trafic mensuel de 2.500 bonbonnes à destination de la Mauritanie. Selon des sources mauritaniennes, ce trafic n’alimente pas les ménages mauritaniens.

Le 21/03/2016 à 21h50

Les autorités locales des Provinces du Sud mettent en garde, dans des rapports confidentiels, contre une recrudescence du trafic de petites bonbonnes de gaz au niveau des frontières avec la Mauritanie. Dans sa livraison de ce mardi 22 mars, Assabah rapporte que ce trafic est à ce point important qu’il en a épuisé les stocks des distributeurs locaux. «Quelques dizaines de milliers de bonbonnes auraient ainsi disparu», précise le journal.

Selon des sources du quotidien, les entreprises de distribution enregistrent mensuellement la disparition de 2.500 bonbonnes. «C’est l’équivalent de la moitié du nombre de bonbonnes réservé à certaines Provinces du Sud», fait remarquer Assabah. Cette hémorragie a poussé la société de fabrication de bonbonnes à refuser de continuer d’alimenter ses distributeurs. Ces derniers ont décidé d’informer, par courrier, les représentants du ministère de l’Intérieur afin de trouver une solution à ce problème.

Ce trafic est dangereux dans la mesure où le pays voisin ne dispose pas d’infrastructures pour recharger ces bonbonnes. Ce qui veut dire qu’elles ne sont pas destinées à un usage normal, en cuisine ou pour l’éclairage. Par conséquent, les raisons de la croissance d’un tel trafic sont suspectes, soulignent les rapports. "Les principaux bénéficiaires de ce trafic sont les groupements terroristes adossés à Daech qui a multiplié ses mouvements dans le désert du pays voisin."

De leur côté, des sources médiatiques mauritaniennes ont écarté l'hypothèse selon laquelle les habitants du Nord du pays voisin auraient la capacité financière d’acheter des bonbonnes de gaz non rechargeables à 75 DH l’unité. «Les trafiquants ont profité de la hausse des prix du gaz en Mauritanie, décidée par Somagaz, pour accélérer la cadence», rapporte le quotidien.

Cette hausse du trafic intervient quelques semaines après l’arrestation de membres d’un réseau qui s’apprêtaient à faire passer 150 boîtes d’explosifs à travers les frontières. Mohamed Chems, principal suspect dans cette affaire, s’était accroché à un camion à l’insu de son propriétaire et des passagers. Depuis, les autorités mauritaniennes ont relevé leur niveau d’alerte d'un cran.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 21/03/2016 à 21h50