Minurso: La nouvelle stratégie du Polisario

Mobilisation tout azimut du côté d’Alger et de Tindouf en perspective de la réunion du Conseil de sécurité, le 30 avril 2015. Une campagne internationale vient d’être lancée, sur le site de pétitions citoyennes Avaaz, en faveur de l’élargissement du mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’Homme. Par cette pétition, le Polisario compte recueillir, à travers le monde, le plus grand nombre de signatures en faveur de l’élargissement du mandat de la Minurso au contrôle des droits de l’Homme. En ligne de mire de cette campagne, précisent nos sources, des personnalités influentes du monde de la politique, dont des Prix Nobel de la paix, de la société civile et des arts et de la culture. L’effet de cette initiative risque d’être important, d’autant plus que le site de pétitions citoyennes, Avaaz, compte 40 millions de sympathisants dans 194 pays. Dans le viseur d’Alger et de Tindouf, il y a, in fine, les décideurs mondiaux et l’Organisation des Nations unies. «Une fois les pétitions recueillies, elles seront présentées, à la veille de la réunion du Conseil de sécurité, le 30 avril prochain, aux 15 membres de cette instance de l'ONU, dans le but de peser sur la résolution qui sera adoptée à l’issue de leur prochain conclave».

A la conquête de la citadelle arabeLe Polisario compte s'attaquer, à l’horizon 2015, à une citadelle historiquement acquise à la marocanité du Sahara, en l’occurrence le monde arabe. Alger et Tindouf comptent drainer, à Tindouf, plusieurs dizaines de cinéastes et de réalisateurs de télévision arabes afin de réaliser des documentaires, des reportages et des interviews, côté politique, avec des dirigeants séparatistes et, côté «humanitaire», avec des ONG des droits de l’Homme. Les séparatistes comptent faire de l’Egypte le pont de tête de cette conquête. La visite organisée par le Polisario, fin juin dernier à Tindouf, au profit d’une délégation de journalistes égyptiens, entre dans le cadre de cette nouvelle stratégie. D’où la sortie des deux chaînes de télévision nationales, amenant les autorités du Caire à revoir leurs cartes et les médias égyptiens à tempérer leur campagne anti-marocaine.