Parlement: les Conseillers refusent tout audit de leur budget annuel

Mohamed Cheïkh Biadillah, ancien président de la Chambre des conseillers. 

Mohamed Cheïkh Biadillah, ancien président de la Chambre des conseillers.  . DR

Revue de presseKiosque360. La chambre des Conseillers refuse toujours de faire auditer, en interne comme en externe, son budget annuel. Mieux, la chambre présidée par Mohamed Biadillah (PAM) accélère la cadence pour épuiser les dotations réservées aux voyages avant la fin de son mandat, le 2 octobre prochain.

Le 30/06/2015 à 00h38

Le bureau de la deuxième chambre du Parlement refuse de procéder à toute forme d’audit du budget annuel alloué aux «Sénateurs». Selon Al Akhbar, dans sa livraison de ce mardi 30 juin, ce bureau, par-delà l'audit interne ou externe, refuse que la Trésorerie générale du royaume vienne fourrer son nez dans les dépenses de la deuxième chambre.Pourtant, rappelle le journal, Mohamed Cheikh Biadillah, président PAM de cette chambre, s’était engagé, l’année dernière, à mettre en place la commission de contrôle du budget prévue par l’article 45 du règlement intérieur. Cette commission, qui devait remplacer «La commission des 20» dès 2003, n’a cependant jamais vu le jour. Le même article 45 stipule que cette commission doit être constituée de 13 membres au début et à un mois de la fin de chaque année législative et a pour mission d'élaborer un rapport sur l’exécution du budget de l’année précédente. Au lieu de cela, les conseillers font la sourde oreille, à commencer par le bureau de la chambre. Aussi, plutôt que de travailler à installer un début de transparence, relève Al Akhbar, les «Sénateurs» semblent avoir d’autres soucis, à commencer par celui de placer leur progéniture à des postes à responsabilité au sein du Parlement. Le journal cite ainsi plusieurs exemples et affirme que les conseillers ont même fait appel à un institut privé pour doter leurs proches des formations et diplômes nécessaires à une rapide promotion en ce sens.

Vite, raclons les caisses !Al Akhbar rapporte un autre fait édifiant quant à la perception qu’ont les conseillers de la gestion des deniers publics. A trois mois de la fin de leur mandat (les élections devant avoir lieu le 2 octobre pour renouveler la chambre), les conseillers pressent le pas pour liquider les dotations réservées à la rubrique «voyages». Et cela sème une certaine zizanie puisqu’un groupe parlementaire (celui de la FDT) a vivement protesté contre ce qu’il considère comme une mise à l’écart de ses conseillers lors de l’envoi de délégations à l’étranger.Dans la loi de finances 2015, la chambre des conseillers a eu droit à un budget global de 313 millions DH. Sur ce total, près de 20 millions DH sont réservés aux voyages des élus au Maroc et à l’étranger.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 30/06/2015 à 00h38