Polisario: sit-in de protestation contre l’éviction du «ministre de la défense» Lamine Bouhali

Mohamed Lamine Ould Bouhali, Algérien d'origine sahraouie, veut être le chef effectif du Polisario.

Mohamed Lamine Ould Bouhali, Algérien d'origine sahraouie, veut être le chef effectif du Polisario. . dr

Une cinquantaine de sahraouis ont battu le pavé devant le siège de Mohamed Abdelaziz à Rabouni pour protester contre l’éviction de Mohamed Lamine Bouhali, débarqué de son poste de «ministre de la défense».

Le 14/01/2016 à 12h13

Une nouvelle partie de bras de fer s’engage entre le chef du Polisario et Mohamed Lamine Bouhali, qui refuse de troquer son poste de «ministre de la défense» contre celui de «l’urbanisme et du peuple des territoires libérés». Pas moins de cinquante partisans de Lamine Bouhali se sont rassemblés, mardi 12 janvier devant le siège du secrétariat général du Polisario à Rabouni, pour contester la décision de Mohamed Abdelaziz de «couper les ailes» à ce «faucon des faucons» du front séparatiste, révèlent les sources du Le360.

Ce rassemblement a nécessité l’intervention des éléments de la «gendarmerie» et de la «garde présidentielle» du Front, indiquent les mêmes sources, relevant que «les protestataires ont quitté les lieux, vers 15h50, à bord de cinq véhicules».

Mais ce n’était que partie remise. «Dix minutes plus tard, quinze individus parmi les contestataires sont revenus à la charge, pour poursuivre leur action sur les lieux, avant de se disperser, vers 18 heures, de leur propre gré», ajoutent les mêmes sources.

Comme le rapportait Le360 dans son édition du 11 janvier courant, Mohamed Lamine Bouhali avait déclaré à un site séparatiste s’opposer farouchement à son évincement du poste de «ministre de la défense» qu’il occupait depuis maintenant quinze ans. «Je préfère le plus bas poste dans la hiérarchie militaire à n’importe quelle autre responsabilité civile», avait-t-il déclaré à «Al Mostakbal sahraoui».

Dans cette «fronde» annoncée contre Mohamed Abdelaziz, dont la reconduction pour un 12ème mandat à la tête du Polisario, à l’issue du 14ème congrès du Polisario (décembre dernier), suscite une vive controverse à Tindouf, semble arranger plusieurs autres mécontents. Brahim Ghali, prédécesseur de Lamine Bouhali à la tête du «ministère de la défense», actuel «ambassadeur sahraoui à Alger», s’est rangé aux côtés de ce dernier pour contester la décision de Mohamed Abdelaziz. Le sit-in du 12 janvier courant vient ainsi mettre davantage de pression sur Mohamed Abdelaziz pour rétropédaler sur sa décision. Mais pour les observateurs, bien plus qu’un rétropédalage, c’est la tête de Mohamed Abdelaziz qui serait demandée.

Par Ziad Alami
Le 14/01/2016 à 12h13