Position égyptienne sur le Sahara, Alger n’en démord pas

«L’Algérie et l’Egypte ont affirmé la nécessité de parachever le processus de règlement de la question du Sahara conformément aux décisions de l’Assemblée générale des Nations unies et du Conseil de sécurité», a annoncé ce jeudi 22 janvier le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dans un communiqué mis en ligne sur le site officiel de son département. Dans ce communiqué, il a indiqué avoir eu un «entretien téléphonique», mardi 20 janvier, avec son homologue égyptien, Sameh Choukri, en prétendant avoir noté une «convergence de vues» entre Alger et Le Caire.

Voilà pour la teneur du communiqué de monsieur le ministre algérien des Affaires étrangères. Paraît-il, il va falloir en penser quelque chose. Or, rien. A part que sa sortie est intervenue une semaine après la réaffirmation par le ministre Sameh Choukri de «l’attachement de l’Egypte à l’intégrité territoriale du Maroc» et son «soutien à l’initiative du royaume pour octroyer un statut d’autonomie au Sahara marocain».

Face à cette clarification, les médias algériens, en tout cas ceux qui sont inféodés au pouvoir en place, ont lancé une véritable campagne haineuse contre l’Egypte et son président Abdelfettah Sissi. En cause, évidemment le soutien clair et net du Caire à l’intégrité territoriale du royaume. «Une cause sacrée pour l’Egypte», avait précisé le ministre égyptien Sameh Choukri, quelques heures avant d’être reçu en audience par le roi Mohammed VI, en ce mémorable vendredi 16 janvier à Fès.

Or voilà, il semble que le ministre Lamamra ne l’a pas entendu de cette oreille. Une semaine plus tard, ce haut responsable algérien découvre une «convergence de vues» ( !) entre Alger et Le Caire sur le dossier saharien, ce qui reviendrait à dire que l’Algérie, avec l’Egypte, est «attachée à l’intégrité territoriale du Maroc» ! Pour l’appui égyptien à l’offre marocaine d’autonomie, faut-il rappeler au ministre Lamamra que les résolutions du Conseil de sécurité, depuis la première adoptée en 2007, ont toutes salué le bien-fondé de la proposition marocaine en la qualifiant de «sérieuse» et «crédible» ? Et tant qu’à parler de «crédibilité», il apparaît à l'évidence qu’Alger n’en a plus. En tout cas pas plus que ce curieux communiqué du ministre Lamamra, qui visiblement n’aurait pas mieux à faire en dehors de ses petites manœuvres anti-marocaines. Pitoyable.