Ramid ordonne une enquête sur un présumé trafic de grâces royales

Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des libertés. 

Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des libertés.  . DR

Revue de presseKiosque360. Mustapha Ramid a ordonné l’ouverture d’une instruction quant à un présumé trafic de grâces royales à la prison de Marrakech. Cette enquête intervient suite à une lettre de dénonciation envoyée par un prisonnier.

Le 27/05/2015 à 03h07

Le procureur général près la Cour d’appel de Ouarzazate a ouvert une instruction sur un présumé trafic des grâces royales à la prison Oudaya de Marrakech. Selon Al Massae, qui rapporte l’information en Une de son édition de ce mercredi 27 mai, cette enquête a été ouverte sur instructions directes du ministre de la Justice, suite à une lettre de dénonciation reçue d'un prisonnier actuellement détenu à Ouarzazate. Dans sa missive adressée, à l'origine, aux services centraux du ministère de Mustapha Ramid, ledit détenu, en plus de demander à être déchu de sa nationalité marocaine, avait dénoncé une mise aux enchères des grâces royales par un ancien directeur de la prison Oudaya de Marrakech. Et de décrire, avec force détails, les agissements de l’ancien responsable et la manière dont il avait, notamment, fait miroiter une grâce royale à un détenu de nationalité française. Al Massae précise que l'auteur de ces accusations a été auditionné, à deux reprises, par le chef du Parquet de Ouarzazate à charge d’élaborer un rapport complet à l’attention du ministre de la Justice.

Corrompus et intouchables !L’ancien directeur et d'autres cadres de la prison Oudaya avaient été relevés de leurs fonctions suite à une précédente enquête menée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Mais, grâce aux pressions exercées par un autre ancien directeur, le responsable de la prison avait été réhabilité. Une réhabilitation, rapporte Al Massae, qui avait suscité la colère de plusieurs cadres de la prison de Safi qui avaient fait les frais de mutations disciplinaires sur la base de ses rapports.

La Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGPAR) était, à la base, dépendante des directions du ministère de la Justice. Après la «grande évasion» d’une dizaine de salafistes de la prison de Kénitra, en 2008, elle a été érigée en administration autonome placée sous la tutelle de la présidence du gouvernement. Mais le ministère de la Justice continue à avoir un droit de regard sur les prisons par le biais des juges de l’exécution des peines nommés par le ministre. 

Par Fatima Moho
Le 27/05/2015 à 03h07