Sahara: la Suède a cédé à la pression économique

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Revue de presseKiosque360. Le projet suédois de reconnaissance du Sahara occidental et le Polisario tombe à l’eau. Si la raison officielle de ce changement de position est juridique, les véritables motivations semblent être économiques.

Le 16/01/2016 à 10h18

La diplomatie de la pression économique adoptée par le Maroc face à la Suède semble avoir porté ses fruits. «La télévision suédoise a annoncé sur son site officiel que le gouvernement a renoncé à la possibilité de reconnaître le Sahara occidental et le Polisario», rapporte Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce week-end des 16-17 janvier.

La chaîne publique cite des sources gouvernementales pour appuyer cette information. Ces sources affirment que le département suédois des Affaires étrangères avait chargé son ambassadeur à Rabat de faire une étude sur une éventuelle reconnaissance du Polisario. «Les conclusions définitives de cette étude vont dans le sens contraire», ajoute le journal.

Les lois internationales précisent que pour reconnaître un Etat, il faut que ce dernier ait un contrôle inconditionnel sur le territoire qu’il proclame et réclame.

Or, le Polisario ne remplit pas cette condition. Pour les sources de la chaîne de télévision suédoise, il existe cependant une autre raison qui a poussé la Suède à réviser sa position: les dégâts économiques que ce pays a encaissés depuis que le Maroc a décidé d’exercer des pressions commerciales et économiques sur les intérêts suédois au Maroc.

Quoi qu’il en soit, en prenant cette décision, le gouvernement s’expose à des critiques virulentes de la part de politiciens et des experts juridiques. Un bien moindre mal que s’il avait maintenu sa position.

«Le gouvernement actuel est entré en conflit diplomatique avec l’Arabie Saoudite et Israël. Il ne peut pas se permettre un troisième conflit avec un pays important», explique la chaîne. «L’impact du Maroc dans le monde arabe est considérable. Et la Suède a besoin du soutien et de l’appui des pays arabes pour son siège au Conseil de sécurité», rapporte le quotidien.

Par ailleurs, le site de la télévision suédoise a souligné que Rachid Talbi Alami, président du Parlement marocain, sera en visite en Suède en début de semaine prochaine. «Durant son séjour, il sera officiellement informé de la décision de la Suède de renoncer à son projet», rapporte le journal.

Cependant, les responsables suédois ne feront aucune sortie médiatique à ce propos.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 16/01/2016 à 10h18