Sahara. Le Maroc appelle les USA à clarifier leur position

John Kerry et son homologue marocain Salaheddine Mezouar.

John Kerry et son homologue marocain Salaheddine Mezouar. . DR

Le Maroc a appelé les Etats-Unis à clarifier leur position concernant le dossier du Sahara et le partenariat stratégique entre les deux pays. Les détails.

Le 30/04/2016 à 12h06

Le Maroc a appelé l’Administration américaine à clarifier sa position concernant le dossier du Sahara et les relations entre les deux pays liés par un partenariat stratégique dans plusieurs domaines et d’abord en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme.

C’est ce qu’apprend Le360 de sources diplomatiques à New-York.

Cet appel à la clarification de la position des Etats-Unis sur le dossier du Sahara n’est pas le premier du genre. De manière implicite, il a été formulé par le roi Mohammed VI lors de son discours devant le premier Sommet Maroc-Pays du Golfe à Riyad.

«La situation est grave, surtout au regard de la confusion patente dans les prises de position et du double langage dans l’expression de l’amitié et de l’alliance, parallèlement aux tentatives de coups de poignard dans le dos», avait affirmé le souverain.

Les observateurs avaient suivi avec beaucoup d’intérêt ce discours et tous s’interrogeaient sur le pays concerné par ce passage du discours de Mohammed VI.

La réponse a été fournie hier dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères suite à l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité prorogeant le mandat de la MINURSO.

«Le Royaume du Maroc regrette, en revanche, que le membre du Conseil de Sécurité qui a la responsabilité de la formulation et de la présentation du premier projet de résolution, ait introduit des éléments de pression, de contraintes et d’affaiblissement, et agit contre l’esprit du partenariat qui le lie au Royaume du Maroc», lit-on dans le communiqué du MAEC. Une allusion directe et claire aux Etats-Unis, membre permanent du CS et «porte plume» de la résolution sur la MINURSO.

Inquiétudes américainesMême aux Etats-Unis, la position ambiguë de l’Administration suscite des inquiétudes quant au devenir du partenariat avec un allié comme le Maroc.

Au Congrès, Ilena Ros-Lehtinen, présidente de la sous-commission des Affaires étrangères pour la région MENA à la Chambre des représentants, s’en est violemment pris à Antony Blinken, numéro 2 du Département d’Etat, lors du hearing qu’elle avait présidé le 28 avril.

«Pour plus d’un mois j’ai essayé de vous contacter par téléphone pour discuter du problème entre le Maroc et Ban Ki-Moon. Vous n’avez pas eu la courtoisie de répondre à mes appels, mais lors d’une audition tenue il y a dix jours, la sous-Secretaire d’Etat Anne Patterson m’avait promis de travailler conjointement avec moi ainsi que les membres du sous-comité Moyen Orient concernant le projet de résolution de l’ONU visant à renouveler le mandat de la MINURSO», avait déclaré Ilena Ros-Lehtinen selon une retranscription de hearing à laquelle a eu accès Le360.

«Comme vous le savez le projet de résolution, dans son état actuel, pourrait bien compromettre notre relation avec le Maroc, ainsi que notre importante coopération militaire et en matière de renseignement. Il y a moyen de trouver un compromis et on pourrait le faire sans inclure des amendements controversés, dont celui qui pourrait donner une nouvelle occasion pour Ban Ki-Moon d’insulter le Maroc et causer plus de dégâts. Je vous invite fortement à travailler avec les marocains pour régler cette affaire», avait ajouté la présidente de la sous-commission des Affaires étrangères pour la région MENA à la Chambre des représentants.

«Nous œuvrons afin que la résolution (sur la MINURSO) réponde aux préoccupations du Maroc. C’est bien là où nous voulons arriver», avait répondu le numéro 2 du Département d’Etat américain après avoir présenté des excuses.

Par Mohammed Boudarham
Le 30/04/2016 à 12h06