Sahara: L'ONU met l'Algérie devant ses responsabilités

Le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la Minurso sans l'élargir aux droits de l'homme.

Le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la Minurso sans l'élargir aux droits de l'homme. . Dr/un.org

Le Maroc a marqué des points dans le dossier du Sahara après l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, une résolution dont le Maroc s'est officiellement déclaré satisfait.

Le 30/04/2014 à 18h40

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, mardi, la résolution relative au prolongement de la mission de Minurso proposée par les Etats-Unis. Cette résolution ne prévoit aucun mécanisme relatif à la surveillance des droits de l'homme. Elle reconnait les avancées du Maroc en matière des droits de l'homme et appelle l'Algérie à une implication de "bonne foi" et plus grande dans le règlement de ce conflit qu'elle a elle-même créé artificiellement, selon plusieurs analystes à Rabat. La dimension régionale de ce conflit a été également mise en exergue par cette résolution adoptée à l'unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité.

Une question inattendue vient d'être néanmois soulevée, dans la foulée du vote de cette résolution, par l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, quand ce dernier a appelé le secrétariat général de l'ONU à adopter la "neutralité" dans la gestion de ce dossier. C'est la première fois que l'attitude du SG de l'ONU, qualifiée de partiale, est montrée du doigt par un diplomate marocain de haut rang. "Le Maroc oeuvre pour mettre les pendules à l'heure" car au sein de ce secrétariat il existe "des parties proches des thèses des adversaires" du Maroc, a-t-il lancé dans une déclaration à la chaine 2M depuis New York.

Selon un autre haut responsable marocain spécialiste de ce dossier, "la résolution constitue une percée significative. L'un de ses points positifs est l'appel lancé à l'Algérie, reconnue comme étant un élément clé dans le conflit". "Toute la région est dans l'impasse. Ce blocage mine la construction du Maghreb et il est aberrant que cette situation perdure," selon ce haut responsable. "Le Maroc est un pays de droit. Il n'a pas besoin d'un contrôle outre celui qu'il s'impose lui-même en matière des droits de l'homme, non seulement dans ses provinces du sud, mais sur l'ensemble de son territoire". Cet expert rappelle le ton ferme du message adressé par le roi Mohammed VI à Ban Ki moon, Secrétaire général de l'ONU à savoir celui de "ne pas s'écarter des paramètres des négociations, toute déviation serait fatale pour le processus de négociation dans sa globalité".

La ministre délégué aux Affaires étrangères, M'Barka Bouaida a réaffirmé de son côté la satisfaction du Maroc. Pour Mme Bouaida, cette résolution "conforte la position du Maroc, confirme le plan d'autonomie comme proposition crédible et sérieuse, reconnait les acquis réalisés en matière des droits de l'Homme, appelle l'Algérie à s'impliquer davantage, insiste sur la dimension régionale du conflit et souligne l'équilibre de la négociation comme seule voie de règlement".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 30/04/2014 à 18h40