Tabac: Suite de l'affaire des pots-de-vin aux députés

Abdellah Bouanou, maire de Meknès.

Abdellah Bouanou, maire de Meknès. . DR

Revue de presseKiosque360. Les révélations du président du groupe parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, sur des présumés pots-de-vin perçus par des députés pour déposer des amendements destinés à faire baisser l’impôt sur le tabac s'étalent dans la presse.

Le 17/11/2014 à 06h15

L’affaire fait les choux gras des quotidiens à paraître lundi 17 novembre. Le quotidien francophone Libération rapporte que Abdallah Bouanou, président du groupe parlementaire du PJD, a révélé que trois parlementaires auraient accepté de déposer des amendements au projet de loi 2014 en échange de pots-de-vin atteignant 20 MDH.

Selon Bouanou, poursuit la publication, «l’affaire remonte à l’année dernière lorsque les trois députés, dont ni l’identité, ni les partis politiques dont ils sont issus n’ont été révélés, ont été sollicités pour déposer des amendements destinés à faire baisser l’impôt sur le tabac».

Des révélations qui ont suscité l’ire du député istiqlalien Abdallah Bekkali qui a accusé Bouanou de non-dénonciation d’un délit de corruption passible d’une peine de deux à cinq ans de prison, assortie d’une amende allant de 2.000 à 50.000 DH en vertu du code pénal.

L’arroseur arrosé

Dans le même sillage, Assabah écrit que le parlementaire Abdallah Bouanou a révélé qu’«une régie de tabac notoire avait consacré la coquette somme de 20 millions DH pour faire passer un amendement qui protège ses intérêts à travers la baisse de la taxe sur le tabac».

Des allégations qui ont fait réagir le parlementaire Abdallah Bekkali, le poussant à interpeller le président du groupe parlementaire du PJD sur les raisons de son «mutisme» concernant cette affaire et «la non-dénonciation d’un délit», enchaîne le journal.

Et le quotidien d’ajouter que, lors du débat en plénière samedi sur la première tranche du projet de loi de finances 2015, le député Abdallah Bouanou s’en est pris à la députée du parti istiqlalien, Mounia Ghoulam, qui a défendu un amendement sur l’augmentation de la taxe sur le tabac manufacturé, tout en appelant l’opposition à «harmoniser» ses positions à cet égard. Il a souligné que les partis qui avaient «proposé d’augmenter la taxe sur le tabac avaient par le passé eux-mêmes défendu un amendement pour la baisse de ladite taxe», ajoute le quotidien.

On reproche donc à Bouanou son silence et le choix du timing pour parler de cette affaire du moins scandaleuse qui pourrait faire l’objet d’une enquête parlementaire en vue d’éclairer l’opinion publique sur les rouages de l’hémicycle. Affaire à suivre…

Par Hicham Alaoui
Le 17/11/2014 à 06h15