Une ONG appelle l’UE à traduire en justice les détourneurs d’aide

Aide humanitaire, le trafic de la honte. 

Aide humanitaire, le trafic de la honte.  . DR

Une ONG sahraouie appelle l’Union européenne à prendre acte des conclusions du rapport de l’Office anti-fraude sur le détournement d’aide humanitaire par le Polisario et traduire ses responsables devant la justice.

Le 27/01/2015 à 14h30

Le rapport de l’Office anti-fraude sur le détournement d’aide humanitaire par le Polisario continue de faire des vagues. L’Association marocaine de solidarité sahraouie en Europe (AMSSE) est montée au créneau, mardi 27 janvier, pour demander à l’Union européenne de joindre le geste à la parole et traduire en justice les responsables de ce trafic de la honte. «Nous exhortons le Parlement européen à adopter en urgence une résolution dénonçant ces détournements et appelons à ce que les responsables soient traduits en justice», a indiqué Larch Regragui, président de l’AMSSE, basée à Courtrai en Belgique.

En se disant «indigné» par les détournements massifs et organisés de l’aide humanitaire internationale destinée à la population séquestrée de Tindouf révélés jeudi dernier par l’Office anti-fraude relevant de l’UE, l’AMSSE a estimé que ce crime ne devait pas rester impuni et que l’identité de ses auteurs devait être révélée au contribuable européen. Pas moins de 10 millions d’euros sont octroyés annuellement par l’UE au Polisario depuis 1975, sans que cette aide arrive à ses ayants droit, en l’occurrence la population sahraouie séquestrée. Selon l’Office anti-fraude, les détournements commencent dans le port algérien d’Oran où serait opéré le tri entre «ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné. Des aliments de bonne qualité destinés aux réfugiés, comme du blé canadien, sont remplacés par leur équivalent de qualité moindre pour être revendus», relève le même Office, en ajoutant que «les produits d’élevage de volailles financé par l’aide internationale sont vendus et non donnés aux réfugiés».

Détournements, Alger pointée du doigtLe rapport de l’Office anti-fraude a été accueilli avec indignation par la presse algérienne. «C’est un rapport d’une extrême gravité qui discrédite de manière sérieuse l’Algérie. Il montre aussi l’ampleur de la corruption et des détournements qui n’épargnent aucun domaine», avait réagi le journal «Tout sur l’Algérie». L’ONG marocaine basée en Belgique, a pour sa part appelé l’UE à exercer des pressions politiques sur l’Algérie afin d’autoriser le recensement de la population de Tindouf et l’accès des organisations internationales humanitaires pour qu’elles puissent s’enquérir de la situation dans les camps et s’assurer que l’aide est effectivement distribuée aux populations à qui elle est destinée.

Pour précision, Alger continue de refuser d’autoriser le recensement de la population séquestrée de Tindouf, comme le stipulent les résolutions du Conseil de sécurité. Ce refus permet à Alger, ainsi qu’au Polisario, de surenchérir sur le nombre des sahraouis séquestrés et, du coup, doper l’aide humanitaire qui n’arrive jamais à bonne destination. Alger estime le nombre des séquestrés à 155.000 personnes, alors que le chiffre réel se situerait aux alentours de 90.000. La différence est évidemment énorme et il est aisé d’imaginer comment les pontes algériens et séparatistes ont bâti des fortunes faramineuses sur les ruines de la population séquestrée.

Par Ziad Alami
Le 27/01/2015 à 14h30