Au coeur du bourbier syrien

Selon l'ONU, 191.369 personnes sont mortes en Syrie depuis le début du conflit, en mars 2011.

Selon l'ONU, 191.369 personnes sont mortes en Syrie depuis le début du conflit, en mars 2011. . DR

Revue de presseKiosque360. Akhbar Al Yaoum publie, dans sa livraison de ce jeudi 2 octobre, une enquête de terrain exclusive sur la situation sécuritaire en Syrie.

Le 02/10/2014 à 06h30

Dans un grand reportage, Akhbar Al Yaoum décrit la grande facilité avec laquelle on peut accéder aux frontières turco-syriennes. Située à 94 km au nord de la ville d'Alep, Gaziantep est beaucoup plus accessible aux Syriens (40 mn en autocar) qu'aux turcs d'Istanbul, par exemple, qui doivent prendre un vol d'une durée minimale de 80 mn. Le quotidien a choisi d'accéder aux territoires syriens via Bab al-Salama. Le passeport cacheté par la police turque des frontières le plus simplement du monde, il fallait marcher près de 3 km pour arriver au point où le drapeau syrien est hissé, une zone où une pancarte portant l'inscription "champ de mines" accueille les visiteurs.

Interrogatoire musclé

Le journaliste d'Akhbar Al Yaoum a été accueilli ensuite au centre médias du Front islamique (l'alliance la plus importante des groupes rebelles d'obédience islamique). Il devait déclarer les raisons pour lesquelles, il se rendait au pays de Bachar Assad et combien de temps allait durer son séjour. Le journaliste a été par la suite soumis à un interrogatoire musclé par un officier en tenue militaire. Le gradé a fini par lui donner un laissez-passer, en lui rappelant que les Marocains qui viennent en Syrie rejoignent Daach et qu'il était du devoir du Front islamique de le protéger, sachant qu'il pourrait bien être enlevé par les jihadistes.

Le journaliste décrit son voyage à travers la ville d'Azaz et sa rencontre avec des membres et des dirigeants de l'armée libre. Il affirmé avoir voulu avoir accès à ses contacts sur place mais les "daachiens" marocains ont fermé leurs téléphones quand ils ont appris qu'il était en Syrie. Certains d'entre eux l'ont supprimé de la liste de leurs amis sur les réseaux sociaux. Le journaliste dit avoir rencontré plusieurs groupes de rebelles dont Ahrar al-Sham, le mouvement le plus fort qui regroupe les brigades les mieux armées et les plus redoutables. Selon Akhbar Al Yaoum, rares sont les Marocains qui combattent dans les rangs de Ahrar al-Sham. Il n'y aurait qu'un seul marocain originaire de Casablanca qui fait partie de cette organisation d'insurgés. De ses entretiens avec des membres de "l'Armée libre", le journaliste d'Akhbar Al Yaoum a retenu les accusations portées contre le président Bachar Assad qui aurait lui-même créé Daach pour anéantir la révolution. Preuve en est, selon eux, Daach ne s'en prend jamais au régime.

Par Fatima Moho
Le 02/10/2014 à 06h30