Avortements à la chaîne: Un médecin arrêté à Fès

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Revue de presseKiosque360. La police judiciaire de la capitale spirituelle a arrêté un médecin pour avortement illégal. La descente s'est aussi soldée par l’arrestation d’une dizaine de jeunes femmes dans la salle d’attente de son cabinet.

Le 27/05/2014 à 20h32

C’est une descente de grande envergure dont fait état Al Massae dans son édition de ce mercredi 28 mai. Dirigée par deux officiers de la police judiciaire et plusieurs éléments de la police scientifique, cette opération menée au sein d'un cabinet médical s'est soldée par l’arrestation d'un médecin et d’une dizaine de jeunes femmes qui attendaient leur tour pour se faire avorter. Menotté, le médecin a été conduit, explique Al Massae, à la préfecture de police, tout comme, d'ailleurs, ses assistantes. Quant à ses jeunes patientes, elles ont été transférées dans un hôpital de la ville pour y être examinées par des spécialistes.

Assabah, qui donne plus de détails sur l’arrestation de ce médecin du quartier populaire "Lido", affirme que tout avait commencé quand le parquet de la ville avait appris qu’une jeune femme se trouvait, le 27 mai, dans le même cabinet pour interrompre une grossesse résultant d’une relation hors mariage. Les choses se sont alors accélérées et la police a fini par mettre la main sur le médecin et ses collaborateurs grâce à une intervention décidée et coordonnée dans les meilleurs délais.

Des chiffres qui font froid dans le dos

Le dernier rapport en date sur les interventions volontaires de grossesse pratiquées dans la clandestinité au Maroc est celui de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin. Cette ONG y dévoile une terrible réalité et des chiffres ahurissants. Elle affirme en effet que pas moins de 1.400 avortements ont lieu chaque jour, alors que des rapports antérieurs avançaient des statistiques faisant état de 500 à 600 cas d’avortements quotidiens. La même association avait déclaré que l’avortement clandestin, donc illégal, était pratiqué par d’illustres médecins dont elle menaçait de divulguer l’identité après avoir réuni tous les éléments d’information nécessaires. Une annonce qui n’a jamais eu de suite. Toujours est-il, l’avortement est une question sensible compte tenu de la dimension religieuse. Le gouvernement devrait renoncer à sa politique de fuite en avant et regarder en face l'amère réalité. Peut-être alors cesserons les abondons de nouveaux-nés dans les décharges publiques et les accidents parfois fatals touchant des jeunes femmes qui se font avorter dans des conditions d'hygiène lamentables et dangereuses. 

Par Fatima Moho
Le 27/05/2014 à 20h32