Casablanca: Le calvaire des femmes séropositives

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Revue de presseKiosque360. Des femmes séropositives, qui viennent régulièrement à Casablanca à la recherche de leur traitement, préfèrent se prostituer pour éviter de passer la nuit dans les jardin de l’hôpital ou se faire agresser.

Le 20/10/2014 à 22h09

L’information du quotidien Al Massae du mardi 21 octobre fait l’effet d’une bombe. Une femme séropositive a déposé une plainte auprès du parquet de Casablanca après avoir été séquestrée par deux individus qui l’ont emmenée vers Bouskoura. De fil en aiguille, cette femme, affirme le journal, en vient à faire de dangereuses révélations sur le calvaire de jeunes femmes séropositives qui viennent à Casablanca à la recherche de leur traitement. Un groupe d’entre elles, de peur de se faire agresser ou pour éviter de passer la nuit à la belle étoile dans le jardin de l’hôpital Ibn-Rochd et attendre de longues heures avant d’être servies, choisissent de se prostituer. Ainsi, elles, qui sont généralement issues de milieux très modestes et dans l’incapacité de prendre une chambre d’hôtel, se garantissent le gîte et le couvert.

Quant à sa propre histoire et son propre calvaire avec ses fréquents déplacements à Casablanca, la plaignante a déclaré qu’elle a été récemment victime d’un kidnapping de la part de deux individus qui l’ont conduite de force du côté de Bouskoura, mais qui ne l’ont pas violée. Dos au mur, elle leur a avoué être porteuse du VIH, documents à l’appui. Mais ses ravisseurs ne sont pas repartis les mains vides. Ils l’avaient déposée, comme elle en témoigne, à la gare ferroviaire de l’Oasis après l’avoir dépouillée de son téléphone portable et de son sac à main qui contenait tous ses effets personnels, carte d’identité, entre autres.

Prenant renseignement auprès de l’Association de lutte contre le sida (ALCS), Al Massae affirme qu’un responsable de cette ONG a répondu qu’il n’était au courant d’aucune plainte du genre déposée par une femme séropositive. Il a aussi expliqué que la règle voudrait que chaque malade puisse être soigné dans la région où il réside, puisque toutes les villes du Maroc abritent des spécialistes pour prodiguer les soins nécessaires aux personnes atteintes du Sida. Mais il a également affirmé que, pour certains cas qui viennent à Casablanca, l’ONG fournit une aide aux plus démunis pour couvrir leur déplacement, à condition qu’ils puissent justifier être dans le besoin. Al Massae conclut en indiquant que la plaignante a demandé l’ouverture d’une enquête sur le sort des jeunes femmes séropositives qu’elle a évoquées dans sa plainte.

Par Fatima Moho
Le 20/10/2014 à 22h09