Exclusif. Révélations sur la perquisition chez les 13 terroristes

Les ordinateurs saisis renfermaient une dense documentation terroriste.

Les ordinateurs saisis renfermaient une dense documentation terroriste. . Brahim Taougar Le360

Une semaine après le démantèlement de la cellule qui s'activait dans neuf villes du royaume, les investigations continuent et les preuves de leur projet terroriste s’accumulent. Le360 a eu accès au listing de la saisie. Un véritable vade-mecum de la terreur.

Le 30/03/2015 à 18h46

Outre les 6 armes à feu, les 33 menottes et le poison en quantité significative présentés aux médias, les perquisitions qui ont suivi le démantèlement par le BCIJ de la cellule démantelée, dimanche 22 mars, ont permis de mettre la main sur la documentation et le matériel informatique des treize membres de ce réseau qui se faisait appeler «Wilayat Addawla Al Islamya Bil Maghrib Al Aqsa, Ahfad Youssef Ibn Tachafine». Unités centrales d’ordinateurs fixes, PC portables, clés USB, cartes mémoires, CD-Rom en plus des GSM de ces présumés terroristes ont ainsi subi un examen minutieux de la part des éléments du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) pour livrer leurs secrets. Et les découvertes donnent froid au dos: «le matériel renfermait une médiathèque abondante confortant la détermination de cette cellule à mener à terme son projet malveillant et l’entame des préparatifs matériels pour des opérations d’envergure, ainsi que leur attachement indéfectible au pseudo-calife ‘Abou Bakr Al Baghdadi’. Cette saisie confirme la haine viscérale que les membres de cette cellule vouent au royaume et à ses institutions», nous confie une source proche de l’enquête.

Littérature extrémiste

La prise chez le chef de file de cette cellule, un certain M.E.B., prouve à quel point l’homme est dangereux. Il avait sous le coude une véritable encyclopédie du terrorisme, un vade-mecum pour tuer, regroupant plusieurs ouvrages des théologiens et des experts de la nébuleuse terroriste. Une dense documentation qui traite de la préparation physique pour le «jihad», de l’incitation pour les opérations suicidaires, des bases élémentaires du génie militaire, des techniques d’assassinats et de confection des explosifs, des rouages de la guérilla civile, des règles de l’action clandestine, de la sécurité et de l’espionnage, en plus des «fatwa» légitimant les actions «jihadistes» et les assassinats… En plus de ces ouvrages dont les titres sèment à eux seuls la terreur (à l’instar des «préceptes précieux pour égorger les coptes»), viennent s’ajouter deux opuscules numériques portant sur"Les techniques de confrontation des forces spéciales" et "Les séances d’entrainement des snipers". Des vidéos reproduisant l’apprentissage du maniement de l’arme de pointe «Beretta» de calibre 9mm (dont six unités avaient été saisies), ainsi que les méthodes de montage et démontage de ces armes à feu ont été découverts.

Parmi les autres enregistrements saisis chez M.E.B., on retrouve également les interventions des forces de l’ordre contre les manifestants du «Mouvement 20 février», la décapitation des coptes égyptiens en Libye, ainsi que l’allégeance du chef de file du groupe terroriste nigérian «Boko Haram» prêtée à Abou Bakr al-Baghdadi. M.E.B. détenait enfin un livre intitulé «Gestion de la barbarie», écrit par un ex-cador d’Al Jamâa Al Islamiya et d’Al Qaida (Abu Bakr Naji, de son vrai nom l’Egyptien Mohamed Hassan Khalil El Hakaima), qui se veut comme «un manuel d’insurrection pour la conquête du pouvoir par les islamistes, à travers des procédés terroristes visant à saper les fondements de l’ordre institutionnel», nous explique notre source.

Un réseau qui voulait la «khilafa»

Un autre exemplaire du même ouvrage séditieux a été également découvert au domicile de O.B. qui est le numéro 2 de cette cellule composée de treize personnes. Ce dernier ne manquait pas non plus de documentation pernicieuse traitant de génie militaire, de techniques de confrontation avec les forces de l’ordre et de manuels de confection des explosifs. O.B. collectionnait aussi des ouvrages portant sur des sujets qui incitent à l’apostasie des gouvernants, leurs symboles, leurs alliés et tous les fidèles qui par leur acte d’allégeance au «Taghout», enfreignent le principe de l’unicité. Parmi cette documentation, on retrouve des «fatwa» diffusées sur le site extrémiste «Minbar Attawhid Wal Jihad» légitimant les actes terroristes en Egypte et en Arabie Saoudite et la décapitation des mécréants.

Les autres membres de la cellule étaient également en possession d’une riche documentation écrite, audio et vidéo, puisée dans des sites «jihadistes», faisant l’apologie du terrorisme et couvrant d’éloges les combattants de l’«Etat Islamique» et leurs «prouesses». L’un des membres avait également téléchargé sur son PC personnel, un diaporama de photos illustrant les atrocités commises par les guérilleros des FARC de Colombie. Tandis qu’un autre était en possession d’une carte d’Afrique du nord, sur laquelle les pays sont fusionnés sous l’appellation «Maghreb». Chose qui laisse révéler les intentions de cette cellule d’instaurer la «khilafa» d’Abu Bakr al-Baghdadi sur cette région.

L’ensemble de ces éléments saisis constitue des preuves supplémentaires qui confortent la prédisposition des membres de cette cellule terroriste à passer à l’acte. Pour rappel, ce réseau avait pour desseins diaboliques de mener des attaques contres les éléments de Hadar pour se saisir de leurs armes et de les décapiter à la manière des coptes égyptiens, en plus d’assassinats de personnalités civiles militaires, ainsi que des attaques à la voiture piégée contre des mausolées implantés dans la province de Bejaâd. Mais la vigilance des forces de l’ordre a heureusement permis d’avorter ces projets terroristes d’envergure.

Par Ziad Alami
Le 30/03/2015 à 18h46