Les candidats au jihad en Syrie livrent leurs secrets

DR

Revue de presseKiosque360. L’instruction de l’affaire impliquant un réseau d’immigration de jihadistes vers la Syrie reprendra jeudi, devant la Chambre criminelle de première instance chargée de la lutte anti-terroriste à Salé. Mais les premiers éléments de l’enquête apportent des révélations explosives.

Le 21/10/2014 à 21h45

La lutte contre les réseaux terroristes et les cellules chargées d’envoyer des jihadistes en Syrie et en Irak est une bataille de tous les instants. Sous le titre «Cellule de Syrie: nous avons payé 50 euros pour rejoindre le mouvement Sham Al Islam», Assabah révèle que l’instruction de l'affaire impliquant un réseau d’immigration de jihadistes vers la Syrie reprendra jeudi, devant la Chambre criminelle de première instance chargée de la lutte anti-terroriste à Salé. Parmi les personnes poursuivies, deux fonctionnaires du ministère de la Santé, trois commerçants, trois journaliers, deux employés et deux intermédiaires dans la vente de véhicules d’occasion, un agriculteur et son aide en plus d'un vendeur de miel, souligne Assabah.

Lourdes charges

Les prévenus sont poursuivis pour constitution d’une bande organisée, crimes terroristes, falsification de documents administratifs, et usage de faux dans le cadre d’un projet collectif visant l’atteinte à l’ordre public. Autre charge qui pèse contre eux, l’aide financière à des terroristes, l’incitation à commettre des actes terroristes et la fabrication et détention d’explosifs. Lors de l’enquête, plusieurs accusés ont nié avoir un lien quelconque avec le courant jihadiste ou tout autre mouvement extrémiste, affirmant que leur voyage en Syrie était motivé par des considérations humanitaires, indique Assabah. L’un d’eux a declaré avoir voulu aider le peuple syrien et avoir rencontré un certain Abou Abdallah à bord de l’avion qui les a emmenés en Turquie, ainsi que trois autres personnes. Une fois arrivé à Antalya, Abou Abdallah a contacté quelqu’un en Syrie qui a assuré leur passage des frontières contre 50 euros par clandestin. Le prévenu ajoute qu’une fois en Syrie, ils ont été accueillis par le Mouvement Sham Al Islam en la personne d’un Marocain surnommé Abou Al Baraâ. Après trois jours de résidence, ils ont été admis dans un camp d’entraînement de ce mouvement, sans pour autant suivre une formation au maniement des armes.Le juge d’instruction s’est longuement arrêté sur le cas d’un prévenu dont un des frères, djihadiste en Syrie, a demandé son aide pour établir des passeports pour ses fils mineurs et pour que sa femme le rejoigne. Ce dernier a été aidé par une connaissance de son frère, qui a rédigée une fausse procuration au nom de son frère contre 2.500 DH. Sur la base de ce document, l’accusé a pu demander et obtenir un passeport pour les deux mineurs. Aujourd’hui, sa belle-sœur est en Syrie, après avoir transité par la Turquie. Parmi les accusés, il y a également trois individus avec antécédents criminels poursuivis pour divers motifs. L’ombre de la menace terroriste se fait plus pressante, surtout après que des mouvements terroristes en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne aient prêté allégeance à l’émir de Daach.

Par Amine Haddadi
Le 21/10/2014 à 21h45