Marc Otte : "Le radicalisme religieux est un problème d'éducation"

Marc Otte,DG Institut royal des relations internationales,

Marc Otte,DG Institut royal des relations internationales, . DR

EntretienL'Institut royal des relations internationales est un think tank belge indépendant, dont les travaux de recherche interdisciplinaires sont conduits dans un esprit de totale liberté académique. Le360 a rencontré son directeur, Marc Otte, à Bruxelles.

Le 07/04/2014 à 11h06

Le360 : Quelles sont les missions de l'Institut royal des relations internationales ?

Marc Otte : C'est un centre international dont les dépenses de fonctionnement sont assurées par le ministère belge des Affaires étrangères. Nous procédons à des recherches thématiques à la demande du gouvernement belge, ainsi que pour d'autres pays dont l'Arabie saoudite, le Koweit, le Bénin. Nous formons des diplomates étrangers. Nous avons aussi des relations avec des think tank de France, d'Espagne, d'Afrique du Sud et du Maroc. Nous collaborons avec L'institut Amadeus pour l'organisation des MeDays de Tanger, ainsi qu'avec des universités belges. Le dernier rapport commandé par le gouvernement belge a porté sur la "prévention des génocides".Selon vous, la communauté marocaine de Belgique est-elle suffisamment intégrée ?

Les ressortissants marocains apportent une diversité culturelle. Certains d'entre eux occupent des postes à responsabilité en tant que députés, conseillers et ministres. Une des présentatrices vedettes de la télévision belge est d'origine marocaine. Ce n'est pas une communauté marginalisée comme le laissent croire certains. La présence des Marocains ne représente pas un enjeu sécuritaire pour la Belgique.Pourtant, certains d'entre eux sont partis rejoindre les jihadistes en Syrie...

Il y a aussi des Belges qui se sont convertis à l'islam. Certains Marocains sont une proie facile pour les radicaux. Il y a aussi des radios privées (belges) qui contribuent à la radicalisation des membres de cette communauté. Nous constatons qu'il s'agit d'un problème d'éducation. Le système éducatif n'a pas joué son rôle pour mieux protéger et assurer une meilleure intégration.L'Europe paraît passive face au conflit israélo-palestinien...Le conflit israélo-palestinien est la princiaple pierre d'achoppement entre israéliens d'un côté et arabes et musulmans de l'autre côté. Lorsque le monde arabe a accepté de reconnaître Israël en échange de la paix et le retour aux frontières de 1967, est née l'Intifada. Cette intifada a cassé la dynamique et Israël en a profité pour stopper tout le processus. La France a aidé Israël au début de sa création et ce n'est qu'après que le soutien américain a pris la relève. La France a aidé aussi à l'essor nucléaire israélien. Les accords d'Oslo, c'est l'oeuvre des israéliens et des palestiniens sans l'intervention d'une tierce partie. Ils sont maintenant aussi capables de refaire la même chose.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 07/04/2014 à 11h06