Marrakech: un imam poignardé pour «inaptitude à diriger la prière»

DR

Revue de presseKiosque360. Un jeune homme, apparemment déséquilibré par un fondamentalisme religieux fraîchement épousé, a poignardé à plusieurs reprises l'imam d'une mosquée de Marrakech. Mobile du crime: une prétendue «inaptitude à diriger la prière».

Le 12/02/2016 à 00h21

Les services de sécurité sont toujours aux trousses d’un jeune homme, d'une trentaine d'années, coupable d’une sauvage agression contre l'imam d'une mosquée de la ville des Sept Saints. Cette agression a eu lieu dans l’après-midi de lundi dernier.

Selon Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition de ce vendredi 12 février, le jeune agresseur avait d’abord tenté, à plusieurs reprises, d’ouvrir des débats théologiques avec un imam officiant dans une mosquée sise au quartier Menara de Marrakech. Généralement, après chaque prière d’El Asr, il venait à la rencontre de l’imam pour lui poser une cascade de questions. Remarquant son extrémisme, celui-ci s’est évertué à le faire revenir à la raison, en vain.

Face à l’inflexibilité de l’imam, le jeune homme s'est tourné vers un autre imam, à Hay Ezzaïtoune, selon Al Ahdath Al Maghribia. Mêmes remarques extrémistes contre même fermeté de l’imam qui a alors vu se déverser sur lui un chapelet d’injures pour être «inapte à diriger la prière» et avoir «usurpé la qualité d’imam», puisqu'il ne «mérite nullement de porter les tenues des religieux et fouqaha». Et l'homme d'accompagner ses insultes de menaces de mort.

Lundi dernier, il est passé à l’acte. Alors que l’imam se rendait à la mosquée pour diriger la prière de Dohr, il lui a asséné plusieurs coups de couteau. Grièvement blessé, l’imam est toujours sur son lit d’hôpital, alors que son agresseur, lui, court toujours.

Les services de sécurité, qui ont identifié l'agresseur, surveillent de près toutes les entrées et sorties, à Marrakech afin de l’arrêter le plus tôt possible, car son extrémisme affiché constitue un réel danger pour l’ordre public. D’autant que les témoignages de ses proches sont unanimes pour signaler des changements notables subitement survenus dans son apparence (signes religieux) et ses comportements avec les autres (enfermement et nervosité). Des signes qui laissent croire à un embrigadement par un groupuscule extrémiste, voire terroriste.

Par Mohamed Sidi Bewah
Le 12/02/2016 à 00h21