Safi: le héros malheureux d'une vidéo truquée devant la justice

DR

Revue de presseKiosque360. La diffusion d’une vidéo sur YouTube où il accuse le président de la commune de tricher dans les marchés publics, notamment celui d’une route, a valu à Abderrahmane une garde à vue en attendant de passer devant le juge. Récit d’un règlement de comptes politique par personne interposée.

Le 06/02/2016 à 08h22

L’audience de Abderrahmane El Mekkaoui, plus connu comme étant le «héros de la vidéo de la route truquée» a été reportée par le Tribunal de première instance de Safi. El Mekkaoui demeure donc en garde à vue sur instructions du procureur du roi suite à la plainte déposée par Khalid Anouigued, président de la commune de Jemâat Shaim pour insultes et diffamation.

«Abderrahmane est poursuivi pour ces motifs mais également pour insultes et atteintes à un organisme et manque de respect envers un établissement public», rapporte Assabah dans son édition de ce week-end des 5 et 7février.

L’histoire de ce jeune homme a mobilisé le monde virtuel. Une vague de soutien lui a été témoignée par des Marocains d’ici et d’ailleurs.

Rappelons que Abderrahmane avait publié sur YouTube une vidéo dans laquelle on le voit assis sur la chaussée enlevant, à main nue, des morceaux de goudron d’une route récemment réalisée dans la commune urbaine de Jemâat Shaim, près de Safi. «Ses gestes étaient accompagnés de commentaires condamnant la manière avec laquelle les travaux, visiblement truqués et non conformes au cahier des charges, ont été effectués», rapporte le journal.

Dans cette vidéo, le jeune homme accuse le président de la commune, estampillé parti de l’Istiqlal (PI), d’être le premier responsable de ce dérapage. Plus tard, il commence à l’insulter, puis se met à faire un comparatif entre l’ancien et l’actuel président de ladite commune, regrettant le départ du premier.

Pour sa part, l’actuel président, après avoir déposé plainte, a fourni tous les justificatifs prouvant que la route en question a été réalisée dans le cadre d’un marché public du temps de son prédécesseur. «Il a expliqué qu’il gardait encore la garantie financière de la société chargée des travaux, dont le siège social se trouve à Laâyoune», indique Assabah.

Pour Khalid Anouigued, le jeune homme a été remonté à bloc par des membres de l’opposition en guise de règlements de comptes politiques.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 06/02/2016 à 08h22