Crash de l’A320 d’EgyptAir: la piste terroriste pas écartée

Un avion A320 d'EgyptAir

Un avion A320 d'EgyptAir . Le360 : Adil Gadrouz

L'appareil d'EgyptAir qui s'est abimé jeudi en Méditerranée avec 66 personnes à bord a "effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en tombant de 37.000 à 15.000 pieds" avant de disparaître des radars, a indiqué le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos.

Le 19/05/2016 à 11h26

Le crash, tôt ce jeudi matin, de l’Airbus A320 d’EgyptAir reliant Paris au Caire, suscite plusieurs interrogations. Alors que les opérations de recherche ont commencé, la confusion règne encore quant aux circonstances de sa disparition.

"L'image que nous avons est qu'à 00H37 GMT, l'avion, qui se trouvait à peu près de 10-15 miles dans l'espace aérien égyptien a effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37.000 à 15.000 pieds où son image a été perdue, environ à 10.000 pieds d'altitude", a déclaré M. Kammenos dans une conférence de presse, précisant s'être entretenu avec son homologue égyptien.

Pour l’armée égyptienne, aucun message de détresse n'avait été émis, contredisant la première version donnée par la compagne Egyptair. Selon les experts, cela pourrait signifier qu'un incident «brutal» et «soudain» est survenu.

Le Premier ministre égyptien n'écarte pas l'hypothèse terroriste. Chérif Ismaïl a indiqué jeudi matin qu’on ne pouvait pas "affirmer qu’un attentat terroriste était la cause de la catastrophe, ni écarter cette hypothèse”, rapporte le quotidien Al Ahram.

François Hollande a indiqué de son côté qu'"aucune hypothèse n'est écartée" pour expliquer le crash, qu'il s'agisse d'un "accident" ou d'un acte "terroriste". "Lorsque nous aurons la vérité, nous devrons en tirer toutes les conclusions, que ce soit un accident ou une autre hypothèse que chacun a à l'esprit, peut-être une hypothèse terroriste", a-t-il poursuivi.

Les autorités égyptiennes se montrent plus modestes qu’après l’attentat contre l’avion russe le 31 octobre 2015 qui s’était écrasé avec 224 personnes à son bord. Malgré une revendication de l’organisation Etat islamique (EI), elles avaient alors refusé pendant des mois de valider le scénario terroriste.

15 Français à bord

Si dans un premier temps la compagnie aérienne a indiqué que l'appareil, un A320, comptait à son bord 59 passagers et dix membres d'équipage, le vice-président d'EgyptAir, Ahmed Abdel, a par la suite donné des chiffres plus précis sur le nombre de personnes présentes à bord du MS804 : selon lui il y avait 56 passagers (dont 1 enfant et 2 nourrissons), 3 agents de sécurité, 2 pilotes et 5 membres d'équipage.

Parmi les personnes à bord se trouvaient, selon la liste fournie par la compagnie aérienne, principalement des Egyptiens (30) mais aussi des Français (15). On comptait également deux Iraqiens, un Britannique, un Koweitien, un Saoudien, un Soudanais, un Tchadien, un Portugais, un Algérien, et un Canadien.

Pas d’appel de détresse

L'appareil avait 13 ans (il avait été mis en service par EgyptAir en 2003 et avait accumulé 48.000 heures de vol) et en était à sa cinquième liaison de la journée. Selon EgyptAir, il n'y avait pas de cargaison spéciale sur ce vol et aucune notification n’avait été faite au capitaine concernant des marchandises dangereuses à bord.

Le pilote était expérimenté et avait à son actif plus de 6200 heures de vol dont 2.101 sur ce type d'appareil. De son côté, le co-pilote avait 2.776 heures de vol sur A320.

Le vol MS804, ayant décollé de Paris à 23h09 a disparu des écrans radars peu après son entrée dans l'espace aérien égyptien.

Par Le360
Le 19/05/2016 à 11h26