Tunisie: un berger enlevé par des jihadistes retrouvé mort

Le berger kidnappé par des terroristes retrouvé mort.

Le berger kidnappé par des terroristes retrouvé mort. . DR

Le corps sans vie d'un berger tunisien enlevé dimanche par des jihadistes retranchés dans la région de Kasserine (centre-ouest) a été découvert mardi 13 octobre, a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense.

Le 13/10/2015 à 19h32

"Vers 15H10 (14H10 GMT), dans le cadre de l'opération de recherches, le berger enlevé dimanche a été retrouvé mort, sur le mont Sammama, avec un impact de balle au niveau de la tête", a déclaré à l'AFP Belhassan Oueslati. Selon la même source, la dépouille de Nejib Guesmi, un trentenaire originaire du village de Sidi al-Harrath, a été transportée à l'hôpital de Kasserine pour autopsie. Elle a été identifiée par son père, a indiqué un proche à la radio Jawhara FM.

Il s'agit du premier enlèvement d'un civil revendiqué par des jihadistes en Tunisie, pays qui fait face depuis 2011 à une augmentation des attaques extrémistes, la plupart revendiquées par des mouvements liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ces attaques ont jusque-là coûté la vie à 59 touristes et des dizaines de militaires, policiers et gendarmes.

Lundi, deux soldats ont ainsi été tués et quatre autres blessés dans le cadre des opérations de ratissage pour tenter de retrouver le berger dans la région du mont Sammama, voisine du mont Chaambi, considéré comme la principale base arrière du maquis jihadiste, près de la frontière algérienne.

Menace contre la populationSelon le site intelligence group, spécialisé dans la surveillance des groupes jihadistes sur internet, ce double meurtre a été revendiqué par le principal groupe extrémiste armé tunisien lié à Aqmi, la Phalange Okba Ibn Nafaa. Dans cette revendication, le groupe a par ailleurs émis des menaces contre toute "personne aidant ou renseignant (l'armée) sur les moujahidines", d'après la même source.

Selon les autorités, la Phalange Okba Ibn Nafaa est responsable de l'attentat contre le musée du Bardo, le 18 mars à Tunis (22 morts dont 21 touristes). Bien qu'il ait été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), elles ont jugé possible une scission au sein de la Phalange, dont une partie aurait rejoint Daech.

Fin juillet, le ministre de l'Intérieur, Najem Gharsalli, avait affirmé que ce groupe avait été éradiqué à hauteur de "90%". Le chaos en Libye voisine a favorisé l'émergence des jihadistes qui forment notamment des Tunisiens au maniement des armes, à l'instar des deux assaillants du Bardo et du tueur de Sousse, responsable fin juin de la mort de 38 touristes.

Par Driss Douad (avec AFP)
Le 13/10/2015 à 19h32